Chantage à la sextape: le maire de Saint-Étienne dénonce des "erreurs" de la justice

Gael Perdriau, maire de Saint-Etienne en septembre 2022 (photo d'illustration). - OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Le maire ex-LR de Saint-Étienne Gaël Perdriau a accusé lundi le parquet de Lyon d'avoir commis des "erreurs grossières" voire "des mensonges" dans le réquisitoire qui demande son renvoi devant un tribunal dans l'affaire dite de la sextape.
"Le parquet a choisi de se baser uniquement sur des déclarations pour m'incriminer, sans recoupement avec des éléments matériels", a-t-il encore assené en réponse aux nouveaux appels à la démission formulés par son opposition lors d'un conseil municipal.
Le parquet de Lyon a rendu mercredi son réquisitoire définitif dans l'affaire de la vidéo intime qui secoue Saint-Étienne depuis 2022 et demandé que Gaël Perdriau soit jugé notamment pour chantage et participation à une association de malfaiteurs. Il revient désormais au juge d'instruction d'ordonner un procès ou non.
Exclu de LR et lâché par des soutiens
Le maire, qui n'avait pas réagi publiquement jusque-là, a précisé avoir "lu avec beaucoup d'attention" le document du procureur-adjoint "envoyé à la presse" avant qu'il n'en "soi(t) (lui)-même informé". Évoquant notamment des erreurs sur son prénom, il a estimé que son auteur manquait de "sérieux".
Les opposants de gauche Olivier Longeon et Isabelle Dumestre lui avaient auparavant demandé de se retirer, l'accusant "de polluer la bonne marche de la vie politique locale".
Exclu du parti Les Républicains et lâché par une partie de ses soutiens, Gaël Perdriau a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner, mais il s'est mis en retrait de ses fonctions à la métropole.
L'affaire porte sur une vidéo montrant l'ancien Premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, en train de se faire masser par un escort-boy dans une chambre d'hôtel à Paris en janvier 2015. Gaël Perdriau est soupçonné d'avoir exigé "sa loyauté politique" contre la non divulgation de ce film, selon un document judiciaire consulté par l'AFP.
Le parquet a également requis le envoi devant la justice de trois anciens proches du maire dont son ex-directeur de cabinet.