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"Commence déjà par gagner une élection!": dans les coulisses du règlement de comptes entre Darmanin et Dupond-Moretti en Conseil des ministres

Les deux ministres se sont écharpés mercredi à l'Elysée au sujet des régionales.

Le torchon brûle au gouvernement. Mercredi matin, avant le début du conseil des ministres, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, et Eric Dupond-Moretti, celui de la Justice, se sont littéralement écharpés au sujet des élections régionales.

En cause: les dernières déclarations - sur France Inter - de Gérald Darmanin, qui s'est vanté d'être arrivé en tête dans son canton de Tourcoing aux départementales. "Vous connaissez mon estime pour Xavier Bertrand, il a été récompensé pour son bilan, je suis un homme de droite" a-t-il soufflé.

"C'est dégueulasse"

Une sortie qu'Eric Dupond-Moretti a vécue comme une "trahison". 

"C'est pas possible!", s'est insurgé le garde des Sceaux, qui était candidat aux régionales sur la liste LREM menée dans le Hauts-de-France par Laurent Pietraszewski, également membre du gouvernement. Cette liste a été éliminée dès le premier tour et a appelé à voter pour Xavier Bertrand au second tour. 

Gérald Darmanin, candidat aux départementales du Nord, s'était en outre félicité de son score dans son canton ,"six fois mieux que la liste Pietraszewski".

"C'est pathétique, c'est dégueulasse pour toutes les personnes, qui ont fait campagne pendant des semaines", s'emporte le ministre de la Justice, sous les yeux médusés de ses collègues. "Personne ne te demande de renier tes amis, mais pour autant t'es pas obligé d'écraser tes collègues" termine-t-il. 
"Commence déjà par gagner une élection!", lui répond, piqué au vif, le premier flic de France.

"Ce n'est pas avec deux ministres qui se tapent dessus qu'on va régler les problèmes des Français"

Une scène de ménage qui se déroule dans la salle des fêtes de l'Elysée, juste avant l'arrivée d'Emmanuel Macron, alors que les deux hommes s'étaient déjà écharpés sur le terme d'ensauvagement en septembre dernier...

Voilà qui en dit long sur la tension qui règne au sein de l'exécutif. Un marcheur plaide la cause du Garde des sceaux: "N'oublions pas qu'il bosse, c'est l'arme absolue contre le Rassemblement National". 

Pour un autre, le clash fait mauvais genre: "Ce n'est pas avec deux ministres qui se tapent dessus qu'on va régler les problèmes des Français".

Paul Barcelonne (avec J.A.)