Comment des anarcho-libertaires multiplient les destructions en Isère: "Ils font tout pour que ça dégénère"

Une gendarmerie qui brûle à Grenoble, un procès à Paris. A priori aucun lien et pourtant… Un groupe d'activistes anarcho-libertaires a revendiqué l'incendie qui a ravagé les garages du bâtiment dans la nuit de mercredi à jeudi. Acte présenté comme une action de soutien aux 8 personnes qui comparaissent en ce moment dans l'affaire de la voiture de police brulée en mai 2016 Quai de Valmy à Paris. C'est par un communiqué sur Internet que l'action a été revendiquée. A Grenoble, 2.000m2 de locaux techniques et plusieurs véhicules sont partis en fumée dans l'incendie de la gendarmerie. Les dégâts sont estimés à plusieurs millions d'euros.
Détruire "l'infrastructure capitaliste"
Ce n'est pas la première fois que ces militants font parler d'eux, puisque d'autres actions du même type ont été revendiquées ces derniers mois dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. En juin dernier, un groupe se surnommant le KICK, pour Konspiration d’Individualités Complices et Kaotiques, avait revendiqué l'incendie d'un local d'Enedis à Crest, dans la Drôme. Et déjà, dans leur lettre, les auteurs apportaient leur soutien à 3 prévenus du procès qui se tient en ce moment à Paris. Un mois plus tôt, à Grenoble, c'est encore Enedis qui est visée, avec une dizaine de véhicules détruits pour lutter "contre l'infrastructure capitaliste".
S'en suivent des destructions de composteurs de tramway, de voitures de la Métropole ou du centre d'action social de Grenoble et même d'un relais-télé en Ardèche, en juillet dernier. Toutes ces actions ont été menées de nuit, sur des sites ultra-protégés, et revendiqués par la suite sur le même site Internet. Mais les enquêteurs ne font pour l'instant aucun lien entre ces incendies, même si la justice reconnait qu'il y a peut-être une pensée commune derrière ces actes.
"Aujourd'hui on brûle un commissariat, et demain l'Elysée?"
Yannick Biancheri, secrétaire départemental du syndicat Unité-SGP Police dans l'Isère, s'inquiète de la montée des violences de ce groupe d'ultragauche. "Ça fait plusieurs années qu'on a un gros groupe d'extrémistes sur le bassin grenoblois et ils font tout ce qu'ils peuvent pour que ça dégénère avec la police. On les interpelle régulièrement en pleine préparation de manifestations, avec des caddies remplis de boules de pétanques ou de bouteilles remplies d'acide. On est en état d'urgence et ils n'hésitent pas à rentrer dans un commissariat avec tous les risques que ça encourent, pour y mettre le feu. J'espère que la justice, si on les trouve, répondra durement parce qu'aujourd'hui on y laisse une gendarmerie, et demain ce sera un ministère et pourquoi pas l'Elysée."