CRS, il encadre une de ses dernières manifestations: "On est devenu de la chair à canons"

La colère aussi monte dans les rangs des CRS. Selon eux tout n'est pas fait pour sécuriser la tenue des différentes manifestations prévues contre la loi travail. Et ce n'est pas tout... dans les colonnes de L'Express, ils dénoncent "la réticence" des autorités à réprimer efficacement les incidents en marge des cortèges qui battent le pavé dans la capitale depuis le 12 septembre.
Globalement ils se disent fatigués par la surcharge des missions. Déjà le 12 septembre, lors de la première mobilisation sociale contre les ordonnances, plusieurs centaines de CRS, selon des décomptes syndicaux, s'étaient déclarés en arrêt-maladie ou en consultation médicale.
"On est devenu la cible de certaines organisations de casseurs dans les manifestations"
RMC a rencontré Boris Bianchi, CRS et délégué général UNSA Police. Il est brigadier-chef et sur la section de Reims depuis 21 ans, et encadre ce jeudi l'une de ses dernières manifestations. Il a décidé de raccrocher, traumatisé par les violences qui ont émaillé les mouvements ces dernières années. "Le déclic il est dans la violence qu'on subit au quotidien. On entend toujours que les CRS sont des matraqueurs. Non, non… On est devenu de la chair à canons. On est devenu la cible de certaines organisations de casseurs dans les manifestations. Suite à l'agression de notre collègue qui a été brulé comme une torche humaine sur une manifestation à Paris, ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. On en a marre. On ne part pas au boulot tranquille. On a jamais été autant vigilant et ça n'a jamais été autant difficile psychologiquement. Ça aussi c'est pesant. Stop".