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Comment les syndicats appréhendent les négociations à venir sur la réforme des retraites

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François Bayrou est prêt à réformer la réforme des retraites et propose donc de lancer un chantier de révision. Il promet n'avoir aucun tabou, y compris sur l'âge légal de départ à la retraite. Une "remise en chantier" qui va passer par les partenaires sociaux.

Mardi, le Premier ministre, François Bayrou, a présenté sa déclaration de politique générale, passage obligé pour tout nouveau chef de gouvernement devant l'Assemblée nationale. Il réitérera d'ailleurs l'exercice ce jeudi à 15 heures devant les sénateurs.

François Bayrou l’a annoncé, il veut réviser la réforme des retraites. Pas d'abrogation, pas de suspension, mais une "remise en chantier", "sans aucun tabou"... Il met sur le tapis une méthode inédite, un "conclave" avec une mission flash de la Cour des comptes. Puis, ce sera au tour des partenaires sociaux de se mettre d’accord. Cette concertation entre les syndicats et le patronat doit se terminer à l'automne, avant la prochaine loi de finance de la Sécurité sociale. Et elle devait commencer dès ce vendredi mais Sophie Binet (CGT) a assuré ce mercredi matin que ce ne sera pas le cas et qu'il n'y a pas d'autre date de prévue.

"Ce sont des discussions qui vont être très difficiles"

François Bayrou prévient que sans accord la réforme des retraites continuera à s'appliquer. Les syndicats vont donc répondre présent à l'appel. La CGT sera à la table des discussions vendredi, mais le secrétaire confédéral Denis Gravouil ne veut pas s'avancer sur la suite.

“Nous allons dire qu’il n’y a qu’une seule solution, c’est l’abrogation. Ce sont des discussions qui vont être très difficiles, mais nous nous prendrons à témoin les millions de personnes qui ont manifesté en 2023 et qui n’ont toujours pas digéré cette réforme”, assure-t-il.

"J’ai l’impression qu’on a un gouvernement qui aujourd’hui est ouvert à modifier cette loi", salue la CFTC

Du côté de la CFTC, on veut croire en cette nouvelle chance. “Moi je fais confiance, j’ai l’impression qu’on a un gouvernement qui aujourd’hui est ouvert à modifier cette loi qui a compris qu’il y avait des choses à largement améliorer", salue-t-il.

"Il y a la question du financement mais il faut aller beaucoup plus loin. il y a la pénibilité qu’on a pas beaucoup traité. Je crois que syndicat et patronat sont près à faire des concessions pour que ce sujet avance. Je crois que c’est un des seuls sujets sur lequel le patronat est prêt à faire des efforts. Donc moi je veux laisser sa chance à la négociation et ne pas dire que c’est perdu d’avance”, indique Cyril Chabanier, président de la CFTC

L'invité de Charles Matin : Retraites, la réforme remise "en chantier" - 15/01
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Le patronat ne veut pas d'augmentation de cotisations

François Bayrou a fixé une contrainte: l'accord ne devra pas déséquilibrer les finances du système de retraite. Et le numéro 1 de Force ouvrière Frédéric Souillot viendra justement avec des pistes de financement.

“Si on augmente de 10 points le taux d’emploi des 55-64 ans, je rappelle qu’on a le plus bas taux d’emploi des 55-64 ans de tout l’OCDE, c’est 30 milliards dans les caisses en 2030”, estime-t-il.

En face, le patronat qui sera au complet a également une ligne rouge: pas d'augmentation de cotisations. Et pourquoi pas étudier l'idée d'une retraite par capitalisation, principe honni par les syndicats. La voie de passage pour parvenir à un accord sera donc très étroite.

Victor Joanin avec Guillaume Descours