Une révision de la réforme des retraites annoncée par François Bayrou: qu'en pensent les Français?

François Bayrou l’a annoncé mardi lors de sa déclaration de politique générale, il veut réviser la réforme des retraites. Pas d'abrogation, pas de suspension, ni même de gel, mais une "remise en chantier", "sans aucun tabou". Le Premier ministre qui n’exclut pas de revenir donc, sur le départ très contesté à 64 ans.
Il met sur le tapis une méthode inédite, un "conclave" avec une mission flash de la Cour des comptes qui devra donner des "chiffres indiscutables" pour que la réforme des retraites soit "socialement plus juste". Sa seule exigence, ne pas dégrader l'équilibre financier. Ce sera ensuite au tour des partenaires sociaux de se mettre d’accord.
Une nouvelle réforme des retraites à l’automne, Bernard, musicien, veut y croire.
“Pour moi c’est une bonne nouvelle parce que la réforme des retraites elle est vraiment anti-démocratique et c’est très bien qu’on revienne en arrière et peut-être qu’on refasse quelque chose qui convienne un petit peu plus aux syndicats, aux ouvriers. Et puis qu’on examine un peu le parcours de chacun”, estime-t-il.
Thierry aussi est opposé à la réforme de 2023. Mais il voit dans cette proposition de refonte une stratégie de François Bayrou. “Je pense qu’il est sur des agendas politiques par rapport à l’Assemblée où ils n’ont pas la majorité. Je pense qu’il essaie un peu de ménager la chèvre et le chou”, juge-t-il.
Trois mois pour trouver un accord
À 57 ans, il est touché par la hausse de l’âge du départ à la retraite. Et il y est opposé. “Je suis d’une époque où on nous martelait beaucoup avec le trou de la sécu maintenant on n’en entend plus parler. Maintenant, ce sont les retraites. Je pense que ce sont vraiment des choix sociétaux qui sont faits et je pense qu’il y a d’autres choses à faire pour récolter de l’argent plutôt que d’augmenter l’âge de la retraite”, pointe-t-il.
Christophe, lui, juge que cette réforme était nécessaire. Et ce professeur d’université craint même cette refonte.
“Il faut être pragmatique. Il y a eu des négociations, il y a peut-être eu aussi des passages en force. Mais il fallait aussi avancer. Donc j’espère que chacun des partenaires prendra ses responsabilités et sera bien les pieds sur terre”, pointe-t-il.
La première réunion des partenaires sociaux a eu lieu vendredi. Ils ont trois mois pour trouver un accord.