Condamnation de Le Pen: "On est en train de banaliser un délit", s'énerve un chef d'entreprise

Marine Le Pen alors qu'elle quitte la salle d'audience du Tribunal de Paris pendant la lecture du verdict de leur procès pour détournement de fonds publics européens, à Paris, le 31 mars 2025. - ALAIN JOCARD / AFP
Plusieurs personnalités politiques, parmi lesquelles des proches de Marine Le Pen et des membres des Républicains, ont vivement critiqué, lundi, la condamnation de la cheffe de file du Rassemblement national à 4 ans de prison, dont 2 fermes, et 5 ans d'inéligibilité. Cette dernière a été reconnue coupable de détournement de fonds publics.
Des réactions qui ont eu le don d'énerver, Pascal, chef d'entreprise: "On est en train de banaliser un délit. C'est un totem d'immunité d'avoir un parti." Interrogé par Les Grandes Gueules, il s'est dit "effaré".
"Le scandale démocratique, c'est si elle n'était pas condamnée", insiste Pascal.
"Ce sont des gens qui ont volé pendant des années des millions d'euros. On veut mettre quoi à la tête de notre pays ? Des voleurs, des malfrats. On est en train de dire qu'il y a un OQTF qui vole une pomme, on va le lyncher le pauvre type, là on a plusieurs millions d'euros et on dit que c'est normal", ajoute-t-il au micro de RMC.
"Marine Le Pen n'est pas victime"
Le député François Ruffin a tenu à rappeler, lundi dans les couloirs de l'Assemblée nationale, que "Marine Le Pen n'est pas victime, elle est coupable". "Coupable d'avoir distribué les emplois fictifs comme des pains au chocolat, à toute la petite famille. Un emploi fictif à sa soeur, à sa belle-soeur, à son compagnon, à son chauffeur, au major d'homme de son père. Et pas un emploi fictif au SMIC, 5.000 euros pour un mi-temps fictif, 10.000 euros pour un plein-temps fictif", détaille l'élu membre du groupe écologiste à l'AN.
La condamnation de Marine Le Pen reflète une stricte application du droit, "sans déni de démocratie", "ni gouvernement des juges" car ceux-ci ne sont que "la bouche de la loi", analyse la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, maître de conférences en droit public à l'université de Rouen, dans un entretien à l'AFP.