Conduite sous stupéfiants: Elisabeth Borne annonce des sanctions "sans doute renforcées" en juillet

Après une série d'accidents concernant des conducteurs sous l'emprise de stupéfiants, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé "sans doute" un renforcement des sanctions en juillet.

"On veut être très présent pour dissuader ce genre de comportements et sans doute renforcer les sanctions" Ce dimanche, Elisabeth Borne a annoncé dimanche sur Radio J que les sanctions pour conduite sous l'emprise de stupéfiants seraient "sans doute renforcées" en juillet, après une série d'accidents, dont la mort d'une fillette de six ans à Trappes (Yvelines), renversée par une automobiliste testée positive au cannabis.

"Je réunirai un comité interministériel de la sécurité routière au mois de juillet et on aura à revenir sur les sanctions qui doivent sans doute être renforcées pour ceux qui conduisent sous l'emprise des stupéfiants", a déclaré la Première ministre.

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La création d'un délit d'homicide routier?

La cheffe du gouvernement insiste sur le nombre de contrôle ces dernières années "on a fait 800.000 contrôles en 2022, on veut passer à un million" et a rappelé que les ministres de la Justice et de l'Intérieur étaient "en train de regarder" la possibilité de créer un délit d'homicide routier sachant qu'actuellement les actes des conducteurs sous l'emprise de drogue ayant causé le décès d'une personne tombent sous le coup de "l'homicide involontaire".

"J'entends que cela puisse choquer", a-t-elle souligné. "Il y a un enjeu de terminologie", a-t-elle ajouté, en expliquant qu'il s'agissait d'un "aspect symbolique mais important".

Ce délit pourrait-il être étendu à la conduite sous l'emprise de l'alcool? "Sur des taux d'alcoolémie très importants, c'est des choses qui sont en train d'être regardées", a-t-elle fait valoir.

Près de 700 décès sur les routes liés à la consommation de stupéfiants

Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Pauget a déposé début avril une proposition de loi pour instaurer ce délit d'homicide routier. Son texte prévoit de créer "une peine intermédiaire entre l'homicide involontaire et l'homicide volontaire". Parallèlement, le chef multi-étoilé Yannick Alléno, qui a perdu son fils de 24 ans renversé par un chauffard ivre et sous l'emprise de stupéfiants, a chargé l'universitaire Didier Rebut et l'avocat Pierre Cornut-Gentille, tous deux éminents pénalistes, de plancher sur l'introduction dans le code pénal d'un tel délit.

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière, "la conduite en état d'ivresse est la deuxième cause de mortalité sur les routes, après la vitesse", et "dans les accidents mortels, 12% des conducteurs contrôlés sont positifs aux stupéfiants". En 2022, plus de 3.500 personnes sont décédées sur les routes françaises. Près de 700 décès seraient dus à la consommation de stupéfiants.

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez avec AFP Journaliste RMC