Consigne obligatoire pour les bouteilles en plastique: pourquoi le projet divise

Les bouteilles en plastique bientôt consignées? Le sujet revient régulièrement sur la table du gouvernement. Ce dernier voulait le mettre en place en 2018, mais il se confronte depuis à de nombreuses oppositions. Le projet est discuté, cette fois, au niveau européen. Il est débattu ce lundi par les États membres de l'Union européenne et prévoit de rendre obligatoire la consigne pour les bouteilles en plastique d'ici quelques années. Mais il est loin de faire l'unanimité en France.
Les Européens consomment de plus en plus de plastique et ce dernier finit souvent incinéré ou enterré. La Commission européenne souhaite donc imposer la consigne obligatoire dans les États membres, car le compte n'y est pas. En France, par exemple, seules six bouteilles sur dix sont recyclées. Avec une consigne, la bouteille de Coca ou de Perrier coûterait 15 à 20 centimes plus cher. Et pour récupérer ce surcoût, il faudrait rapporter la bouteille vide au magasin.
Un compromis qui ne satisfait pas
Les élus locaux sont vent debout contre ce projet qui leur ferait perdre la collecte des bouteilles en plastique. C'est une vraie manne pour leurs finances puisqu'ils revendent les déchets plastiques aux recycleurs. Une position renforcée par leurs importants investissements dans les centres de tri.
Mais en face, les industriels des boissons, favorables à la consigne, rétorquent qu’elle fonctionne déjà très bien dans plusieurs pays européens comme l’Allemagne ou la Suède.
C’est Christophe Béchu, le ministre de la Transition énergétique et des collectivités territoriales, qui portera la voix de la France à Bruxelles. Pris entre deux feux, il défendra une position à mi-chemin: oui à la collecte obligatoire, mais seulement dans les régions mauvaises élèves, et avec une ambition revue à la baisse. Un compromis qui ne satisfait aucun des deux camps.