Convoi d'Agen bloqué par la gendarmerie: "On n'arrivera pas jusqu'à Rungis" craint la Coordination rurale

Le convoi d'agriculteurs, qui était parti lundi d'Agen en direction du marché de Rungis, a été bloqué par la gendarmerie ce mardi. Avant de repartir ce matin, les exploitants agricoles avaient passé la nuit au niveau de Limoges, en Haute-Vienne. Ils dénoncent un blocage de la gendarmerie sur l'autoroute A20, en direction du nord.
"On s’est fait piéger, c’est une honte absolue", dit, auprès de BFMTV, Karine Duc, de la coordination rurale du Lot-et-Garonne.
"On est surpris. Ils ne sont pas partis pour casser. C’est s’attaquer au droit de manifester", réagit Christian Convers, le secrétaire général de la Coordination Rurale, à l'origine du convoi, dans Apolline Matin, sur RMC.
"Ils monteront par un autre moyen", ajoute-il.
Rungis finalement inaccessible?
Le convoi s'est adapté. Les agriculteurs ont finalement pu emprunter la nationale N20, parallèle à l'autoroute, afin de continuer leur trajet.
Mais dans la matinée, José Pérez, le co-président de la coordination rurale d'Agen a fait part de ses doutes quant à une arrivée finale à Rungis: "On peut aller jusqu'à Vierzon pour l'instant", a-t-il assuré aux "Grandes Gueules".
"On n'arrivera pas jusqu'à Rungis. L'objectif c'est de se rapprocher de Paris. On est en train de se coordonner avec les gendarmeries pour voir jusqu'où on peut aller", a-t-il ajouté.
"On est sur l'A20 en direction de Vierzon, on a les convois qui se sont divisés, on essaye de regrouper tout le monde mais c'est un peu compliqué", a expliqué par téléphone à l'AFP Karine Duc. "C'était tendu ce matin, mais ça va, on a négocié pour continuer d'avancer, on va jusqu'à Vierzon et on verra après", a-t-elle ajouté.
La Coordination rurale mise sur l'apaisement
Malgré ce coup d'arrêt, le mouvement reste pacifique promet Christian Convers. Si le marché de Rungis semble désormais inaccessible, il n'a pourtant rien à craindre d'une éventuelle arrivée des agriculteurs: "Ils croient qu’on va casser Rungis? Perturber les accès, c’est normal. Rungis, on ira. On ira en touriste s’il le faut, simplement pour voir ce qu’il se passe, d’où ça vient. Rungis, ce sont nos marchés, on ne va certainement pas casser", détaille le secrétaire général de la Coordination Rurale.
C'est la première fois que les agriculteurs se font stopper par les forces de l'ordre depuis le début du mouvement. Mais pas de quoi inquiéter Christian Convers, qui ne croit pas à un futur affrontement: "C'est une première. Mais de toute façon, je ne pense pas que nos agriculteurs iront au conflit parce que les forces de l'ordre sont comme nous. Ils sont épuisés aussi".
"Nous, on les comprend tout à fait. On n'est pas là pour ça", affirme-t-il.
Dimanche, le gouvernement a annoncé que 15.000 membres des forces de l’ordre étaient mobilisés. Selon les autorités, ces dernières devront agir avec "modération" pour "sécuriser" les points de blocage autour de Paris et faire en sorte que le marché de Rungis "puisse fonctionner".