Démission du maire de St-Brevin: "l'État a été à la hauteur" assure la ministre des Collectivités

Mercredi, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, a démissionné de son poste. Quatre jours plus tard, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, a pris la parole dans la Matinale Week-End de RMC alors que l'élu de la commune de Loire-Atlantique a dénoncé un "abandon" de la part de l'État.
La ministre a redit à Yannick Morez "toute (sa) solidarité" et juge que "cette violence envers les élus est totalement intolérable". Mais Dominique Faure assure que "depuis le 11 mars (date de l'incendie criminel du domicile du maire de Saint-Brevin), on accompagne Monsieur Le Maire."
"Que ce soit les services de la préfecture ou de la gendarmerie, on est à ses côtés. Nous considérons que l'État a été véritablement à la hauteur, de par la présence, la réponse aux questions."
La ministre estime que "depuis cet incendie, gendarmes, préfectures, rondes quotidiennes à son domicile: l'attention que nous lui donnons est totale. Sa déception est profonde (mais) on est en liaison avec son adjoint à la sécurité qui confirme que la gendarmerie a été extrêmement présente et a protégé l'ensemble des élus identifiés comme devant être protégés."
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Le maire de Saint-Brevin sort du silence
Interrogé par Ouest-France, Yannick Morez s'est dit surpris par l'émotion qu'a provoqué sa démission. "C'est peut-être la goutte d'eau qui fera déborder le vase", suppose-t-il, souhaitant que sa démission serve au moins à rapprocher les services de l'état des élus locaux.
"On a l'impression de vivre dans deux mondes opposés", dit-il.
L'édile confie recevoir des centaines de messages de soutien, d'autres élus qui confient aussi leurs difficultés. Victime de menaces qu'il attribue à l'extrême-droite pour le transfert sur la commune d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asiles, il déclare que "face à ce projet voulu par l'Etat, je me suis senti démuni, isolé et laissé sans aide". Qui qu'il arrive, il ne changera pas d'avis, assure son entourage.
"Cartographier" les violences contre les élus pour les combattre
"Bien sûr, on peut toujours mieux faire" concède cependant Dominique Faure qui explique, sur RMC, qu'un centre "d'analyse et de lutte contre les violences faites aux élus", qui sera annoncé mercredi par la ministre et son ministre de tutelle, Gérald Darmanin, va être mis en place afin d'améliorer la protection des élus.
"Avec ce centre, on veut analyser, cartographier, comprendre. Après cela, on va pouvoir prendre des mesures de prévention", explique la ministre.
Dominique Faure estime aussi qu'il faut "aligner les sanctions" contre les personnes qui commettent des violences sur les élus "sur celles appliquées sur les policiers ou les pompiers." "Je pense que les parlementaires trouveront ça légitime", déclare-t-elle.
La ministre dévoile aussi ce chiffre: pour 20% des maires qui démissionnent en cours de mandant, l'origine vient de violences contre les élus. En 2022, Les violences contre les élus ont augmenté de 32% selon le ministère de l'Intérieur.