RMC
Politique

Dérives sectaires: un délit d’encourager les personnes à arrêter leur traitement médical va être créé

placeholder video
Dans "Apolline Matin", sur RMC, la secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté Sonia Backès annonce qu’un délit d’encourager les personnes à arrêter leur traitement médical va être créé, pour lutter contre les dérives sectaires et l’emprise.

Comment lutter contre les dérives sectaires et l’emprise? Alors que RMC révèle ce jeudi la mise en examen et en détention provisoire du fondateur du mouvement sectaire "La Famille de Nazareth", Sonia Backès, secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, annonce que le gouvernement va mettre en place plusieurs mesures. Avec notamment la création d’un nouveau délit "d’encourager les personnes à arrêter leur traitement médical".

"L’affaire (famille de Nazareth) illustre parfaitement bien toutes les difficultés, explique-t-elle dans ‘Apolline Matin’ ce jeudi sur RMC et RMC Story. D’abord, comment on fait pour empêcher les victimes de rentrer ? Là, on passe par la psychanalyse, une forme de spiritualité psychanalytique, des choses un peu étranges. Et il n’y a pas de filtre. Donc une première partie de notre réponse, c’est comment on fait pour empêcher ces personnes-là de s’afficher psychanalyste, etc. Ensuite, on travaille sur l’abus de faiblesse lié à la sujétion. On va passer à des outils plus forts et dire que le fait de mettre quelqu’un sous emprise est un délit. Cela va donner des outils aux enquêteurs, aux juges. Là, c’est une affaire qui dure depuis 44 ans. La Miviludes a alerté à plusieurs reprises mais il n’y avait pas les outils. La stratégie nationale que nous sommes en train de présenter répond aux différentes problématiques identifiées dans toutes les affaires."

Contraindre les réseaux sociaux à supprimer "les contenus et les comptes les plus dangereux"

Des psychanalystes et naturopathes aux méthodes douteuses voire dangereuses pourront donc être plus efficacement poursuivis, selon la membre du gouvernement. "L’une des actions très importantes que nous menons avec le ministère de la Santé, c’est d’avoir un tri de tous ces praticiens, souligne Sonia Backès. On a fait déréférencer 6.000 personnes de Doctolib l’année dernière. Le ministère va mettre des systèmes d’alerte. Et on crée, dans le projet de loi qui va être présenté à la rentrée, un délit d’encourager les personnes à arrêter leur traitement médical. Ce sont des outils qu’on n’avait pas du tout jusqu’à présent. Cela a évolué post-Covid sur la relation à la science, à la médecine. Donc il faut qu’on apporte des réponses."

Des réponses qui concerneront également les plateformes sur internet. "Les réseaux sociaux ont un rôle absolument essentiel, note la secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté. On le voit bien, c’est maintenant l’outil de diffusion. Avant, les organisations sectaires recrutaient dans la rue. Aujourd’hui, elles recrutent sur les réseaux sociaux. Dans le projet de loi, il y a une partie pour contraindre les plateformes à supprimer les contenus les plus dangereux, les comptes des personnes les plus dangereuses. Et il y a toute une partie conventionnelle, sur comment on fait pour que, quand la Miviludes alerte les plateformes sur un contenu ou une personne, cela soit enlevé." Avec un conseil valable pour tous ceux qui s’interrogent face à telle ou telle pratique: "Dès l’instant où on vous propose des solutions magiques, ça ne fonctionne pas".

LP