Des sénateurs veulent rendre inéligibles les personnes condamnées pour racisme et antisémitisme

Ian Brossat au Sénat - AFP
Deux sénateurs communistes, Ian Brossat et Cécile Cukierman, viennent de déposer une proposition de résolution pour alourdir les peines contre les coupables d'incitation à la haine. L’objectif: rendre plus systématique l’ajout d’une peine d’inéligibilité en cas de discrimination ou provocation à la haine.
Le sénateur de Paris Ian Brossat affirme avoir décidé de déposer ce texte à la suite des nombreuses polémiques depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, et en réponse à l’explosion des actes antisémites et racistes ces dernières semaines. Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, plus de 1.500 actes ou propos antisémites ont été recensés en France depuis le 7 octobre.
La sanction est déjà possible dans la loi, mais elle n’est que très rarement appliquée. Cette résolution demande donc au garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti de "saisir les juridictions judiciaires" pour les pousser à prononcer davantage cette sanction.
Déjà des tentatives de Fabien Roussel avant la dernière présidentielle
Une résolution identique avait été déposée à l’Assemblée nationale, en 2021 puis en 2022, par le député et secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel. Lors du premier dépôt de ce texte, celui qui était candidat à l’élection présidentielle visait notamment Éric Zemmour. Le polémiste, condamné notamment pour "provocation à la haine raciale", s’apprêtait à annoncer sa candidature. Une députée de la majorité, Astrid Panosyan-Bouvet, a déjà apporté son soutien à cette initiative l’année dernière.
La proposition de résolution des sénateurs a été déposée ce mercredi, sans savoir pour l’instant à quelle date elle pourrait être examinée pour la première fois dans la Chambre haute.