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Difficultés de Valérie Pécresse, absence de Nicolas Sarkozy: la campagne vue par Jean-François Copé

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Dans "Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, Jean-François Copé, le maire de Meaux et conseiller de Valérie Pécresse, a reconnu certaines difficultés dans la campagne de la candidate LR, tout en saluant son caractère. Il a aussi estimé que l’absence de soutien de Nicolas Sarkozy a déçu une partie des électeurs.

Valérie Pécresse positive au Covid: "Ça n’arrange rien dans une campagne qui est horriblement difficile"

"Personne ne peut souhaiter choper le Covid. Je l’ai eu, c’est particulièrement dur. En période électorale, c’est évidemment très difficile du point de vue politique. Je sais que c’est éprouvant d’avoir le Covid. J’ai eu Valérie Pécresse au téléphone, ce n’est pas évident. Le contexte étant ce qu’il est, ça n’arrange rien dans une campagne qui est horriblement difficile. Il y a des dynamiques dans les campagnes. Et malheureusement, elles ne répondent pas toujours à des critères très objectifs."

La campagne de Valérie Pécresse: "Il y a eu des loupés, c’est évident, mais pas plus que dans les campagnes des autres candidats"

"Comme toujours, les campagnes présidentielles, c’est des dynamiques. Ce n’est pas un jour, une fois. C’est un processus. Pour des raisons d’alchimies un peu irrationnelles, il y a des candidats qui prennent la main et d’autres qui la perdent. Parfois, on arrive à inverser ces courbes. La difficulté que nous avons, c’est le décalage absolument énorme entre la densité et la qualité du programme que nous présentons avec Valérie Pécresse, qui je crois coche vraiment les cases de ce que nous avons besoin pour les cinq prochaines années, et la difficulté à faire passer ce message aux Français. Il faut le dire, ils ont la tête ailleurs aujourd’hui. Les sondages sont éclairants et même inquiétants sur le fait qu’à quelques encablures de l’élection, les Français semblent très désabusés. C’est vrai que ce débat n’aura pas complètement eu lieu. Ce n’est pas que la faute à pas de chance. Il y a eu des loupés dans cette campagne, c’est évident, mais pas plus que dans les campagnes des autres candidats. Tout le monde en a eu. Ce qu’il aura finalement manqué dans ces jours cruciaux, c’est la capacité d’avoir des débats sur le fond. C’est ce que nous payons aujourd’hui."

Les qualités de Valérie Pécresse: "Beaucoup de panache", "pugnacité assez exceptionnelle"

"Elle a quand même beaucoup de panache, Valérie Pécresse. (Un Pécresse-bashing ?) Oui, c’est sûr. Elle a fait la démonstration d’une pugnacité assez exceptionnelle. Je sais, tout le monde s’en fiche, ça n’a aucune importance… Mais quand même, je voudrais le dire. Moi, l’une des raisons pour lesquelles je me suis engagé très tôt à ses côtés, c’est d’abord parce qu’elle a une expérience de terrain assez exceptionnelle. Présider la région Ile-de-France, ça veut dire embrasser tous les grands sujets auxquels la France est confrontée. Elle le fait avec sa personnalité. C’est une femme et je fais partie des gens qui militent énormément pour rehausser les droits des femmes dans notre société. Les circonstances sont ce qu’elles sont. Il faut aller quand même jusqu’au bout. L’alchimie peut aussi évoluer dans les jours qui viennent."

Le programme d’Emmanuel Macron: "Le compte n’y est pas"

"Moi, je pense que le compte n’y est pas dans le programme d’Emmanuel Macron. Ce n’est pas la réalité de ce que propose Valérie Pécresse. Il annonce des réformes qui ne sont pas si audacieuses que cela. Et personne ne comprend pourquoi il ne les a pas faites pendant le quinquennat. Avant les Gilets jaunes, il y a eu deux ans qui auraient dû servir à ça. Sur le plan de l’autorité, il n’y a rien du tout. Sur la sécurité, la justice, la politique migratoire, la politique des banlieues, il est totalement absent. Alors que nous sommes extrêmement présents, avec Valérie Pécresse. C’est ce qui me frustre. Ça aurait dû être le cœur du débat. On a beaucoup trop tourné sur un sujet qui est vu à l’envers à son sens. Le premier constat d’échec pour Emmanuel Macron, c’est qu’il y ait 35% d’intentions de vote pour l’extrême-droite. Ça prouve bien qu’il y a une équation manquante dans la manière dont Emmanuel Macron dirige ce pays. C’est là-dessus que doit porter le débat. On s’est beaucoup trop focalisé sur les dernières gesticulations de Zemmour, sur ses ralliements, sur comment ça se passe entre Le Pen et Zemmour… La réalité, c’est que ces thématiques totalement caricaturales, sortent complétement de la capacité de donner des réponses concrètes. Chacun a sa part de responsabilité. Le vrai sujet, c’est le fond."

Le risque d’une élection volée: "Il faut arrêter de jouer avec ça"

"Il faut arrêter de jouer avec ça. Il y a des règles du jeu, elles sont les mêmes pour tout le monde. Il y a une iniquité de fait quand vous êtes président de la République, que vous cultivez l’ambiguïté quand vous êtes candidat quand ça vous arrange, qu’il y a cette crise de géopolitique majeure avec l’Ukraine. Emmanuel Macron ne peut pas ne pas traiter cette crise ukrainienne, c’est une évidence. Tout cela, évidemment, fausse un peu le débat. Mais pour autant, l’élection, elle a lieu. La règle du jeu est connue, chacun doit l’assumer."

L’absence de soutien de Nicolas Sarkozy: "Beaucoup de gens sont sans doute un peu déçus"

"A mon sens, cela relève au moins autant du politique que du psychologique. Il y aura besoin sans doute de méditer là-dessus un jour, sur le côté existentiel de la vie, sur ce qui fait qu’on peut avoir envie que quelqu’un vous succède dans votre propre camp quand vous avez été à sa tête… Peut-être le fait qu’on ne veut pas qu’il y ait un deuxième ancien président de la République dans l’atmosphère. Tout ça, ça peut jouer. Le résultat, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas bien ce qu’il se passe et qui sont sans doute un peu déçus. C’est la vie."

LP