DIRECT. Mort de Robert Badinter: "Une figure du siècle" pour Emmanuel Macron, tous les hommages

L'ESSENTIEL
- L'ancien ministre de la Justice est mort dans la nuit de jeudi à vendredi. Lire l'article
- A l'origine du texte de l'abolition de la peine de mort en France, il était âgé de 95 ans
- Emmanuel Macron salue "une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français"
François Bayrou : "un repère et une référence"
François Bayrou, président du MoDem, a réagi à la disparition de Robert Badinter. Il "était pour nous tous un repère et une référence, non seulement en matière de justice (...) mais plus largement en matière de démocratie. Il était défenseur des principes qui nous permettent de vivre ensemble", a-t-il déclaré à l'AFP.
Un recueil de condoléances ouvert au ministère de la Justice
Eric Dupond-Moretti a décidé d'ouvrir jusqu'à dimanche soir, au sein du minstère de la Justice, un recueil de condoléances à destination du public, afin que celui-ci puisse rende hommage à Robert Badinter.
Marine Le Pen rend hommage à son tour
Marine Le Pen salue "une figure marquante du paysage intellectuel et juridique" tout en reconnaissant "qu'on pouvait ne pas partager tous ses combats".
Comme évoqué précédemment, Marine Le Pen avait estimé durant la présidentielle 2022 qu'il n'y avait "pas de débat tabou" au sujet d'un potentiel référendum rétablissant la peine de mort en France
Emmanuel Macron annonce un hommage national
Emmanuel Macron annonce qu'un "hommage national" sera rendu à Robert Badinter.
"C'est un repère pour beaucoup de générations", "une conscience". "La nation a perdu à coup sûr un grand homme, un très grand avocat", "un sage", "un hommage national lui sera rendu", a déclaré le chef de l'État en marge d'un déplacement à Bordeaux consacré à la justice et la police.
"Un ministre à la marque indélébile" pour David Lisnard
David Lisnard, maire LR de Cannes, président de l'Association des maires de France:
"Confronté toute sa jeunesse au tragique de la vie, Robert Badinter ne cessa de se battre pour son idée de la justice, dont il fut un ministre à la marque indélébile. Indéniablement grand avocat, homme d'Etat attaché à la République et aux institutions, il en fut un garant respecté".
Il y a 81 ans, jour pour jour, le père de Robert Badinter était arrêté lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine
Le grand rabbin Haïm Korsia rappelle que le père de Robert Badinter a été arrêté le 9 février 1943, à Lyon, lors de la rafle de rue Sainte-Catherine, avant d'être déporté.
"Cette histoire singulière a fait de lui un grand homme, un Mensch, lui qui a dédié sa vie, pour celle de tous les autres, pour les droits de l’homme et les libertés. Homme de combat et de valeurs, la France lui doit d’incomparables accomplissements qui font aujourd’hui notre fierté", ajoute-t-il.
Jordan Bardella: "Il a défendu toute sa vie ses idéaux, avec constance et éloquence"
Première réaction du côté du RN avec le président du parti, Jordan Bardella, transmettant ses condoléances à la famille de l'ancien ministre de la Justice. "Robert Badinter a défendu toute sa vie ses idéaux, avec constance et éloquence", écrit Jordan Bardella.
Des idéaux qu'il ne partage pas forcément. Marine Le Pen et lui ne semblant pas totalement opposés à un rétablissement de la peine de mort en France. "La suppression de la peine de mort a effondré la peine pénale", avait critiqué Jordan Bardella en avril 2023 sur RMC-BFMTV. Durant la campagne 2022, Marine Le Pen estimait à ce sujet qu'il n'y avait "pas de débat interdit en démocratie".
Yaël Braun-Pivet: "Le défenseur des causes justes, l’humanisme incarné, la voix de la sagesse"
Pour la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, "Robert Badinter était le défenseur des causes justes, l’humanisme incarné, la voix de la sagesse dans un monde bouleversé". "La République lui doit beaucoup, et l’hémicycle restera à jamais le témoin de son combat contre la peine de mort. À ses proches, je veux dire ma peine et mon soutien".
Eric Ciotti: "Sa lutte pour l'abolition de la peine de mort restera gravée dans nos mémoires"
"Profonde tristesse à l’annonce du décès de Robert Badinter, figure emblématique de la justice et défenseur infatigable des droits de l'homme. Sa lutte pour l'abolition de la peine de mort restera gravée dans nos mémoires et nos institutions. Mes pensées vont à sa famille", écrit Eric Ciotti, le président de LR.
Dati: "Nous n'oublierons jamais sa soif inébranlable de justice"
Ancienne Garde des Sceaux sous Nicolas Sarkozy, et actuelle ministre de la Culture, Rachida Dati a rendu hommage en estimant que l'abolition de la peine de mortà laquelle il a contribué "sera à jamais l’un de nos plus grands héritages".
"Immense tristesse" pour Olivier Faure
"Robert Badinter était plus que l’abolitionniste qui mit fin à la peine de mort. Il incarnait l’idée même de justice. Sa droiture morale, et sa détermination donnaient toute sa force à l’idéal humaniste. Il fut la cause de mon engagement. Immense tristesse", écrit Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.
Gabriel Attal: "Nous lui devons tant. Nos droits et nos libertés lui doivent tant"
"Il aura consacré chaque seconde de sa vie à se battre pour ce qui était juste, à se battre pour les libertés fondamentales. L'abolition de la peine de mort sera à jamais son legs pour la France, a réagi le Premier ministre Gabriel Attal, sur X. Nous lui devons tant. Nos droits et nos libertés lui doivent tant. Je pense à sa famille. Je pense à ses proches. Notre douleur est immense. Le pays des Lumières perd l’un de ceux qui a continué à les faire briller."
"Grand homme d'Etat, grand humaniste, grand socialiste" pour Boris Vallaud
Président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud salue un "grand homme d'Etat, grand humaniste, grand socialiste". "Notre pays doit tant à Robert Badinter, notre commune humanité doit tant à Robert Badinter. Nos pensées vont à Elisabeth et à ses proches", écrit-t-il sur X.
Martine Aubry salue la force et le courage de Robert Badinter
"Robert Badinter s’en est allé. Immense avocat. Il aura marqué l’histoire par la force avec laquelle il a porté nos combats, au premier chef celui de l’abolition de la peine de mort. Un symbole de la politique quand les convictions et le courage l’emportent. Mes pensées à sa famille", écrit la maire de Lille, Martine Aubry.
Eric Dupond-Moretti: "Visionnaire et courageux"
L'actuel ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti rend hommage à un "garde des Sceaux visionnaire et courageux" qui "incarnait notre République et ses valeurs".
"Il laisse un vide à la hauteur de son héritage: incommensurable", loue-t-il.
"La République vous doit tant!": l'hommage de Benoît Payan
Benoît Payan, le maire de Marseille, salue "un homme d’État d’exception, un justicier des droits de l’Homme qui a fait abolir la peine de mort". "Robert Badinter a gravé son nom à jamais dans la grande histoire de notre pays. Mon émotion est grande. Merci M. Badinter, la République vous doit tant!", écrit l’ancien membre du PS.
Fabius: "Un juste parmi les justes"
Président comme lui du Conseil constitutionnel entre 1986-1995, Laurent Fabius salue dans un hommage transmis à l'AFP "un juste parmi les justes".
"La mort de Robert Badinter, qui fut mon ami depuis près de 50 ans et mon prédécesseur à la présidence du Conseil constitutionnel, est une immense perte pour la justice et pour la France. Robert Badinter était non seulement un juriste hors pair mais un juste entre les justes. Conciliant la sagesse à la passion, il a, dans toutes les fonctions qu'il a exercées, dans toutes les causes qu'il a plaidées, fait progresser le droit et l'humanisme au plan national et international", a-t-il écrit.
Attali: "La France perd un géant"
Jacques Attali, ancien membre du parti socialiste proche de François Mitterrand, assure qu'il perd "un ami intime, un compagnon de luttes, de victoires, de conversations littéraires et de moments intenses".
"La France perd un géant", salue-t-il.
"Inestimable, admirable, irremplaçable" pour Bernard Cazeneuve
L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve rend hommage à Robert Badinter: "Ce que la justice a d’inestimable. Ce que la République a d’admirable. Ce que l’humanisme a d’irremplaçable".
Quand Badinter s'exprimait sur sa mort
Sur les réseaux sociaux, une vidéo circule de Robert Badinter expliquant dans une émission de Bernard Pivot ce qu'il aimerait que Dieu, s'il existe, lui dise à sa mort.
Son discours historique d'abolition de la peine de mort
Sauveur de Patrick Henry
En 1977, Robert Badinter, avocat à l'époque, sauve de la guillotine son client Patrick Henry, condamné à perpétuité pour le meurtre d'un enfant.
Il avait particulièrement été marqué dans le passé par la condamnation à mort d'un de ses clients, Roger Bontemps, pour un meurtre dont il s'est avéré qu'il avait été commis par son complice.
Macron: "Une figure du siècle"
Le président de la République Emmanuel Macron rend hommage à "l'homme de l’abolition de la peine de mort":
"Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français", écrit-il sur X, ex-Twitter.
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Mélenchon: "Il était tout simplement lumineux"
Ancien candidat multiple à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, a rendu hommage à un homme qu'il a "tellement admiré" dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.
"Je n'ai jamais croisé un autre être de cette nature", loue-t-il, rappelant qu'il était un "orateur qui faisait vivre ses mots comme des poésies", malgré "les désaccords".
Robert Badinter est mort
Ministre de la Justice au moment de l'abolition de la peine de mort, Robert Badinter est mort dans la nuit jeudi 8 au vendredi 9 février, comme l'a confirmé à l'AFP sa collaboratrice, Aude Napoli.
Né le 30 mars 1928 à Paris, il a fait toute sa carrière dans le domaine juridique, et a marqué la vie politique de la France. Avec en point d'orgue l'abolition de la peine de mort lorsqu'il était Garde des Sceaux sous François Mitterrand.