"Figure du siècle", "géant": après la mort de Robert Badinter, de nombreux hommages du monde politique

La classe politique française rend hommage à Robert Badinter, l'ancien ministre de la Justice artisan de l'abolition de la peine de mort, décédé ce 9 février 2024 à l'âge de 95 ans.
"Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français", salue le président de la République Emmanuel Macron sur X (anciennement Twitter).
"Je n'ai jamais croisé un autre être de cette nature"
"Il aura consacré chaque seconde de sa vie à se battre pour ce qui était juste, à se battre pour les libertés fondamentales", assure de son côté le Premier ministre Gabriel Attal. "L’abolition de la peine de mort sera à jamais son legs pour la France. Nous lui devons tant. Nos droits et nos libertés lui doivent tant", ajoute-t-il.
"Robert Badinter incarnait notre République et ses valeurs. Profondément épris de justice, artisan de l’abolition, homme de droit et de passion, il laisse un vide à la hauteur de son héritage: incommensurable", salue l'actuel ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.
Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise rend lui hommage à un homme qu'il a "tellement admiré". "Je n'ai jamais croisé un autre être de cette nature", poursuit-il, rappelant qu'il était un "orateur qui faisait vivre ses mots comme des poésies", malgré "les désaccords".
Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure fait part de son "immense tristesse" après la mort de Robert Badinter "plus que l’abolitionniste qui mit fin à la peine de mort". "Il incarnait l’idée même de justice. Sa droiture morale, et sa détermination donnaient toute sa force à l’idéal humaniste. Il fut la cause de mon engagement", ajoute-t-il.
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Hommages timides à l'extrême droite
A droite, le président des Républicains Eric Ciotti rend hommage à "une figure emblématique de la justice et défenseur infatigable des droits de l'homme. Sa lutte pour l'abolition de la peine de mort restera gravée dans nos mémoires et nos institutions", poursuit-il.
A l'extrême droite, l'hommage est plus nuancé. Jordan Bardella le président du Rassemblement nationale loue un "homme de lettres" qui "a défendu toute sa vie ses idéaux, avec constance et éloquence", sans évoquer le combat de Robert Badinter pour l'abolition de la peine de mort, Marine Le Pen et lui ne semblant pas totalement opposés à un rétablissement de la peine de mort en France.
"La suppression de la peine de mort a effondré la peine pénale", jugeait Jordan Bardella en avril 2023 sur RMC et BFMTV. Pendant la campagne présidentielle de 2022 c'est Marine Le Pen qui avait estimé à propos d'un rétablissement la peine capitale, qu'il n'y avait "pas de débat interdit en démocratie".