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Elisabeth Borne dit qu'elle "ne comprend plus" certaines positions de la Ligue des droits de l'Homme

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Face aux Sénateurs, la Première ministre Elisabeth Borne a affirmé, ce mercredi, qu'elle ne comprenait plus certaines des prises de position de la Ligue des droits de l'Homme, dont le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin voulait "regarder" les subventions publiques.

"J'ai beaucoup de respect pour ce que la Ligue des droits de l'Homme a incarné, mais je ne comprends plus certaines de ses prises de position": telle est la réaction, face aux sénateurs, d'Elisabeth Borne, après les propos polémiques de Gérald Darmanin au sénat, jeudi dernier.

"Cette incompréhension (...) s'est fait jour dans ses ambiguïtés face à l'islamisme radical. Et elle s'est confortée depuis quelques mois", a-t-elle ajouté rappelant que la LDH avait récemment "attaqué un arrêté interdisant le transport d'armes par destination à Sainte-Soline" (Deux-Sèvres), lieu d'affrontements entre manifestants opposés aux mégabassines (retenues d'eau) et forces de l'ordre.

"Pas question de baisser par principe la subvention"

Elisabeth Borne a assuré qu'il n'était "pas question de baisser par principe la subvention de telle ou telle" association, souhaitant "comme tous les membres du gouvernement, que les associations de soutien aux droits de l'Homme poursuivent leur action de vigie, d'ailleurs largement financée par l'Etat et les collectivités".

"Mais dialoguer avec les associations sur leurs actions est aussi une responsabilité, dès lors qu'il s'agit de financement public", a poursuivi la Première ministre.

Lors d'auditions devant le Parlement la semaine dernière, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait déclaré que "la subvention donnée par l'Etat" à la LDH "mérite d'être regardée dans le cadre des actions qui ont pu être menées". Ces propos avaient suscités un tollé à gauche.

Le maintien de l'ordre en question

La LDH, association fondée en 1898, a déployé notamment ces dernières semaines des observateurs citoyens lors de manifestations pour, entre autres, documenter le dispositif de maintien de l'ordre.

"Manifester est un droit fondamental, ça n'est pas en excusant des violences qu'on le défend, au contraire", a souligné Elisabeth Borne. "Il doit pouvoir s'exercer dans la sécurité. Alors, nous continuerons à agir pour protéger ce droit pour protéger les manifestants, pour protéger les Français", a-t-elle fait valoir, en rendant "hommage" aux policiers et aux gendarmes qui assurent "l'ordre républicain".

Pour elle, l'appel au soutien à la LDH publié en Une de L'Humanité, traduit "essentiellement" l'"attachement" des signataires à son "histoire collective".

RMC avec AFP