Elisabeth Borne enterre l'idée d'un impôt sur les riches pour financer la transition écologique

Faut-il taxer les plus riches pour financer la transition écologique ? Lundi, l'économiste Jean Pisani-Ferry proposait de mettre en place un "ISF Vert", un impôt exceptionnel sur le patrimoine financier pour les grandes fortunes. Une proposition formulée dans le cadre d'un rapport commandé par la Première Ministre Elisbeth Borne à l'économiste qui avait soutenu Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017.
Un impôt de plus, "ce n'est pas un tabou" disait même, cette semaine, le ministre de la transition écologique Christophe Béchu. Mais vendredi, sur France Culture, la Première Ministre a clairement enterré cette proposition d'une hausse des impôts pour financer la transition écologique.
Pas de nouvel impôt
Il n'y aura pas d'impôt nouveau pour la transition écologique mais plutôt des économies ailleurs pour pouvoir la financer, telle est, en substance, la position de la locataire de Matignon qui a donc demandé à ses ministres de dégager 5% de leurs budgets pour les redéployer sur les sujets écologiques.
"En France, on a le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé au monde" dit-elle.
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Plusieurs jours de cacophonie
Elisabeth Borne met ainsi fin à plusieurs jours de cacophonie dans son gouvernement. Désormais le message est clair: les plus riches ne seront donc pas plus taxés, il n'y aura pas d'ISF Vert. Certains y voient un renoncement qui met à mal l'ambition écologique.
"On ne peut pas dire à longueur de journée qu'on baisse les impôts et en créer un nouveau" répond un conseiller ministériel.
Le sujet du financement de la transition est inflammable: en 2018, c'est l'instauration de la taxe carbone qui avait poussé des français sur les ronds-points. Dès lors, le gouvernement joue la prudence alors que " le fantôme des gilets jaunes est toujours là" rappelle-t-on au sein de l'exécutif.