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Emmanuel Macron appelle les députés à "plus d'humanité": pourquoi le malaise se creuse au sein de la majorité ?

Le président de la République a fait cette déclaration alors que les députés ont rejeté d'augmenter à 12 jours le congé pour un parent qui a perdu son enfant.

Cinq jours après le refus de porter à douze jours le congé pour un parent qui a perdu son enfant, la majorité tente encore de se justifier. Mais le mal est fait. Bruno Bonnell député LREM du Rhône a voté la semaine dernière contre la proposition de loi. Il a reconnu ce matin sur RMC une faute politique. Mais celui qui a perdu un enfant a dénoncé la violence des propos qu'il a reçu après le vote.

"Il y a des salopards qui m’ont écrit pour me dire que si mon fils était parti, c’était tant mieux parce qu’il n’avait pas à connaître son père qui est un mec de LREM. Mais comment peut-on en arriver là ? C’est une erreur, il n’y a pas de débat, on aurait dû régler ce problème. Évidemment que ça a comme conséquence une faute politique. Mais peut-être que c’est aussi un réveil politique. Moi c’est comme ça que je le vois", a-t-il expliqué. 

Mardi, Édouard Philippe a assumé sa part de responsabilité. Mais le malaise est bien là et il semble se creuser plus que jamais. C'est la première fois que la majorité se sent lâchée par son patron. Abandonnée par le président de la République, pour qui elle prend pourtant tous les coups sur le terrain. Alors quand les députés apprennent samedi après-midi, qu'Emmanuel Macron les appelle à plus d'humanité, le message présidentiel fait l'effet d'une bombe. 

Edouard Philippe n'a pas "protégé" le Président

Ces députés se sont sentis sacrifiés, trahis, piégés même par leur chef. Et "tant pis" reconnaît un responsable de la République en Marche, car pour lui, "il ne fallait surtout pas que les Français accusent le président d'être inhumain" au moment où se joue la deuxième partie de son quinquennat.

Voyant la polémique monter, le président a décidé de reprendre la main. Beaucoup trop vite d’ailleurs, reconnaît un ministre important qui regrette de ne pas avoir été à ses côtés à ce moment-là pour le retenir. 

Mais le problème, c'est que lorsque le président trépigne à l’Elysée samedi, Edouard Philippe était à lui au même moment au Havre occupé à faire campagne. "C'était pourtant son rôle d’intervenir, le président n’est pas le chef du gouvernement" me disait en colère hier un stratège de la Macronie avant d'ajouter qu'"une fois de plus, le président n'a pas été protégé par son Premier ministre" dans cette affaire. 

Jérémy Trottin