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Emmanuel Macron au journal de 13h: pourquoi le président de la République a choisi cet horaire

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Le président de la République Emmanuel Macron doit s'adresser aux Français ce mercredi. Mais contrairement à son habitude, le chef de l'Etat a choisi de parler à 13h, en plein milieu de la semaine. Une manière peut-être, de privilégier les retraités, qui ont massivement voté pour lui.

C'est un horaire qui en a surpris plus d'un. L'Elysée a annoncé une interview présidentielle à 13h ce mercredi, en plein milieu de la journée et de la semaine, au journal de 13h et non à 20h comme Emmanuel Macron en avait pris l'habitude. Une décision qui a même surpris TF1 et France 2, qui lui avaient proposé le traditionnel 20h.

La justification de l'Elysée étonne. "C'est le choix des territoires", défend-on dans les couloirs du palais présidentiel. "En province, le retour au domicile pour la pause méridienne est une tradition, tout comme est une habitude le déjeuner devant le journal télévisé", ose même une source à l'Elysée dans les colonnes de La Dépêche du Midi.

La réalité de l'audience des 13h, c'est que les retraités y sont surreprésentés. La moyenne d'âge dépasse les 60 ans. Un public pas concerné par la réforme donc, et qui a massivement voté pour Emmanuel Macron.

"Une audience plus favorable"

Si le choix est surprenant, y compris pour certains soutiens du président de la République, c'est peut-être aussi une manière de parler d'abord à son électorat pour le rassurer. "Il y a deux surprises: qu'il choisisse les journaux de 13h avec une audience plus favorable et qu'il choisisse de parler vite", note dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story Gilles Finchelstein, directeur de la fondation Jean Jaurès, alors que l'intervention du chef de l'Etat doit durer une vingtaine de minutes.

Quant au contenu, Emmanuel Macron a déjà annoncé qu'il défendrait l'ordre républicain, la légitimité des élus et du 49.3 qui fait partie des institutions de la République. Pas question donc de retrait de la réforme des retraites, de référendum, de dissolution ou de changement de gouvernement.

Une tentative pour temporiser?

Que reste-t-il alors? Peut-être le choix de l'apaisement. Mais comment y parvenir? C'est toute la question, alors que le climat se tend dans la rue. "Il faut trouver un chemin, sinon c'est l'affrontement", craint un député de la majorité. Certains pointent le risque d'un effet déceptif, d'une intervention sans effet. Car Emmanuel Macron semble vouloir temporiser, se donner quelques semaines pour dessiner son cap.

Mardi soir, il a tout de même cité trois priorités: la santé, l'école, l'écologie. Il devrait préciser les choses. Son entourage promet aussi de "nouvelles méthodes pour gouverner", alors qu'Emmanuel Macron a demandé à ses ministres de retourner sur le terrain pour "écouter les colères".

En six ans, ce n'est que la deuxième fois que le président de la République s'exprime à cette heure. La dernière fois, c'était en avril 2018, au journal de 13h de TF1, face à Jean-Pierre Pernaut. À cette occasion, le journal avait été délocalisé dans une petite commune de l'Orne.

Sébastien Krebs avec Guillaume Dussourt