Emmanuel Macron au Maroc juste avant les 70 ans des débuts de la guerre d’Algérie: "Tout un symbole"

Le vrai sujet de cette visite d’Emmanuel Macron au Maroc cette semaine, ce n’est pas Yassine Belattar, c’est le Sahara. Ou plutôt une portion: le Sahara occidental. Depuis plusieurs années, le Maroc et l’Algérie se disputent cette partie du monde. Et en juillet, la France a reconnu les droits du Maroc dessus. Depuis, l’Algérie n’arrête pas de râler. Elle prend ça pour de l’hostilité. Et évidemment, ça a des répercussions chez nous.
Mais pourquoi? Parce que pour l’Algérie, la France tourne le dos à son passé. Et surtout à cette guerre d’indépendance qui a laissé des traces. Le 1er novembre, ce sont les 70 ans du conflit. Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, les attentats du Front de libération nationale (FLN) commencent. On appelle ça "Toussaint rouge". A Paris, on ne prend pas ça trop au sérieux. Après tout, l’Algérie, ce sont des départements français. Mais la situation dégénère. La révolte se transforme en révolution. On envoie l’armée qui parvient, avec difficultés, et il faut le dire, avec beaucoup de bavures, à contrôler le territoire. Ça ne suffira pas. Paris n’affronte plus seulement des rebelles, mais tout un peuple.
Finalement, c’est le général de Gaulle qui redresse la situation… C’est grâce à la crise que le général arrive au pouvoir. A l’international, la France passe pour la méchante de l’histoire. Pour le pays des droits de l’homme, ça fait quand même mauvais genre. De Gaulle arrête le carnage et laisse le peuple parler. En 1962, par un référendum, l’Algérie choisit l’indépendance.
Toujours une plaie ouverte en Algérie et en France
Mais d’ailleurs, pourquoi était-on là-bas? La conquête de l’Algérie, ça date de 1830. L’idée était simple: gagner en prestige, avoir des avantages commerciaux et lutter, un petit peu, contre la piraterie qui venait de là-bas. Bref, de la colonisation assez bas de gamme. A l’époque, on appelle ça "l’Afrique Nord". Et le chef de la région, c’est le Dey d’Alger. Alors, au début, l’armée française remporte des victoires faciles. Et puis ça se complique. La population se rebelle, et ça ne s’arrêtera plus jamais. Au XIXe siècle, il y aura des hauts et des bas, mais globalement la France ne sera jamais acceptée. La guerre d’Algérie, elle a commencé il y a bien longtemps.
Et aujourd’hui, la plaie n’est toujours pas refermée. C’est bien notre drame. La question algérienne, c’est le cœur de nos problèmes. L’Algérie en veut à la France, la France s’excuse, mais visiblement ça ne sert pas à grand-chose puisque ça ne s’améliore pas. Chez nous, c’est aussi une plaie ouverte puisque des milliers de Français ont quitté l’Algérie du jour au lendemain, les fameux pieds noirs. La colonisation, il n’y a rien à dire, c’était débile, mais à quoi bon ressasser le passé quand on ne peut pas le changer?