Battus aux législatives, d'anciens députés galèrent pour retrouver un emploi

Le coup est rude. Le 9 juin, Emmanuel Macron décidait de dissoudre l'Assemblée nationale après les résultats du vote pour les députés européens. Après des élections législatives anticipées, près d'un député sortant sur quatre n'a pas été réélu. Aujourd'hui, ils sont 155 à ne plus avoir d'emploi. La majorité d'entre eux viennent des rangs macronistes, qui ont perdu 70 députés après le deuxième tour. Et il n'est pas simple de trouver une nouvelle activité extra-politique.
Bertrand Pancher, ancien président du groupe centriste Liot, explique au Parisien que de nombreux ex-députés sont "paniqués, inquiets, désespérés". Et ils lui demandent régulièrement de l'aide pour trouver un emploi depuis les résultats du deuxième tour des législatives, le 7 juillet.
"Parce que tu es passé par la politique, tu ne peux pas retravailler..."
"Ça me parle", réagit le consultant Antoine Diers sur le plateau des Grandes Gueules ce lundi, ancien porte-parole d'Eric Zemmour. "J'ai longtemps été en politique. Et quand tu décides de revenir à la vie 'normale', plus personne ne t'embauche, tu es devenu un extraterrestre", assure-t-il sur RMC Story.
"Les mecs ne savent pas vraiment comment te dire non, ajoute Antoine Diers. Parce que tu es passé par la politique, tu ne peux pas retravailler... Mais si on dit que nos politiques doivent venir de la société civile, qu’on ne fait pas carrière politique professionnelle, il faudrait leur permettre de rebosser derrière. Il y a une espèce de refus des recruteurs de redonner un poste à quelqu’un qui est passé en politique. Je partage leur difficulté."
"Le monde politique est devenu trop étanche à la société civile"
Pour l'avocat Charles Consigny, ancien candidat aux législatives, "le monde politique est devenu trop étanche à la société civile". "Pendant longtemps, à l’Assemblée nationale, c’étaient des gens qui avaient des métiers par ailleurs, rappelle-t-il dans Les Grandes Gueules. Il y avait notamment beaucoup d’avocats. Or, aujourd’hui, vous ne pouvez plus vraiment être avocat et parlementaire, parce qu’il y a tellement de règles que la profession n’est plus compatible avec le mandat. Et c’est valable pour beaucoup d’autres professions."
"Moi, je pense qu’il faudrait assumer de revenir sur ces règles puritaines et contre-productives pour permettre à des gens de bon niveau de toute la société de passer par la politique et retourner ensuite dans leur métier, estime Charles Consigny. Il faut faire péter tout ça et aérer le monde politique."