EN DIRECT - Affaire des assistants parlementaires: François Bayrou à la barre pour se défendre sur le fond

François Bayrou, chef du parti centriste du Mouvement démocratique (MoDem) français, lors d'une réunion lors de l'événement universitaire de rentrée scolaire du parti Modem à Guidel, dans l'ouest de la France, le 1er octobre 2023. - Fred TANNEAU / AFP
Suspension d'audience
L'audience a été suspendue.
Un mail embarrassant
Le président diffuse également un mail adressé à Bayrou en 2005, dans lequel il est évoqué le cas du président des jeunes de l’UDF.
“Il est embauché sur un contrat de député européen (…) mais aussi en échange d’un travail concret pour l’UDF. Or, depuis septembre, il est très très décevant et n’est jamais présent (…) Si l’UDF lui a trouvé un salaire pour le faire vivre comme président, il était entendu qu'il devrait produire un retour, ce qui n’est pas le cas”.
François Bayrou essaye tant bien que mal de se défendre, sans être convaincant pour autant.
Des notes internes diffusées par le président
Le président diffuse des notes internes, dont l’une de 2004, où il est indiqué à côté du nom d’un député européen la mention suivante: “Il prévoit le financement d’une assistante pour le siège”.
François Bayrou répond et explique le “siège” ne veut pas dire travailler pour le parti dans les locaux du parti à Paris pour le député:
“Le lieu d’exercice, c’est un assistant localisé au siège, mais ça ne veut pas dire qu’il travaille pour le siège du parti”.
Bayrou très ému en parlant de Marielle de Sarnez
François Bayrou explique qu’il n’a jamais parlé d’assistants parlementaires aux parlementaires.
“Ce n’est pas dans les mœurs”.
“Vous m’imaginez si j’étais allé avoir Marielle (de Sarnez, ndlr) en lui disant ´est-ce qu’on peut parler de tes assistants?’. Elle m’aurait simplement dit de m’occuper de mes oignons.”
Visiblement très ému à l’évocation de son bras droit, Marielle de Sarnez, désormais décédée, Bayrou retient un sanglot.
“Si elle était là, elle éclaterait de rire”.
Bayrou insiste sur la situation financière saine du parti
"Jamais nous n’avons eu de menaces financières graves pour nous entraîner dans de l’illégalité", argumente François Bayrou pour qui il n’y a donc aucun mobile pour expliquer cette utilisation d’argent européen.
"J’ai une confiance absolue dans les trésoriers. Je n’ai jamais soupçonné qu’ils ne faisaient pas leur travail"
François Bayrou assume également les rangs resserés de son parti, et assure qu'il avait une totale confiance envers les trésoriers du parti.
"Dans un parti politique il n’y a pas de signature. Ce n’est pas une entreprise. Ce n’est pas une administration. La constitution dit que les partis politiques s’organisent librement. Chez nous il n’y a pas de structure. Il y a un très petit nombre de responsables compétents et qui se font confiance. J’ai une confiance absolue dans les trésoriers. Je n’ai jamais soupçonné qu’ils ne faisaient pas leur travail."
"Chirac disait: 'Un chef c’est fait pour cheffer'. Je ne sais pas si j’ai meilleure formule que ça"
François Bayrou évoque son rôle de "chef" du MoDem, rôle qu'il assume:
"Je me suis convaincu qu’il fallait des chefs. Je suis le responsable de ce parti. Je formulais la ligne qu’intuitivement nous avions tous. Un pour tous et tous pour un. C’est à dire solidaire. Nous avons aujourd’hui un groupe important à l’Assemblee nationale. Chirac disait: 'Un chef c’est fait pour cheffer'. Je ne sais pas si j’ai meilleure formule que ça"
Les 5 questions du procès selon François Bayrou
"Dans cette affaire il y a 5 questions", lance François Bayrou à la barre:
- Est-ce que des assistants parlementaires de députés européens ont travaillé pour des députés européens bien ou mal ? Mais ça n’est pas le sujet pour lequel nous sommes ici.
- Ont-ils travaillé pour le parti ? Nous le contesterons
- Est-ce qu’il y avait un système, une stratégie où on forçait les députés européens? J’espère vous montrer que non.
- Est-ce que je suis l’inventeur de tout ça. Est ce que pendant 20 ans j’ai mis au point un système? J’espère montrer que c’est peu vraisemblable.
- Enfin, la dernière question c’est le mobile: le mouvement politique avait des difficultés et que c’était pour ça que nous passions par ce système. Or nous n’avons jamais eu de difficultés financières. Et donc on enlève dans ce dossier la raison pour laquelle ça a été inventé."
François Bayrou fait rire la salle
François Bayrou prend enfin la parole après avoir été notifié des éléments de procédure. Il demande au président "deux faveurs": s’il a le droit de consulter ses documents, et l’autre que son nom de famille soit correctement prononcé. Rires dans la salle.
L'audience a débuté
L'audience de François Bayrou devant le tribunal correctionnel de Paris a débuté à l'instant avec un léger retard de 20 minutes.
Est-il responsable "de la mise en place du système frauduleux d’allégement des charges du parti"?
François Bayrou comparaît pour complicité, par instigation, de détournement de fonds public et il encourt 10 ans de prison, 1 million d’euros d’amende et 10 ans d’inéligibilité.
Les juges d’instruction estiment qu'il est "le décideur et le responsable de la mise en place du système frauduleux d’allégement des charges du parti, via la conclusion des contrats d’assistance parlementaire de complaisance des Eurodéputés".
L'audience sensée débuter à 13h30
François Bayrou est arrivé dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Paris. Il salue un à un la myriade d’avocats présents pour le défendre lui et les autres prévenus. L’audience était sensée débuter à 13h30 mais n'a pas encore commencé.
Audition de François Bayrou ce mardi
Bonjour à tous et bienvenue sur ce Live qui évoquera l'audition de François Bayrou au tribunal correctionnel de Paris où il est jugé dans le dossier des assistants parlementaires de l'UDF et du MoDem.
Le procès s’est ouvert le 16 octobre dernier et François Bayrou y a toujours assisté. Mais cet après-midi c’est le première fois qu’il sera à la barre pour se défendre sur le fond.
Il est soupçonné avec 10 autres cadres et élus de l’UDF puis du Modem d’avoir utilisé de l’argent du parlement européen pour rémunérer des assistants qui en réalité travaillaient pour le parti, entre 2005 et 2017.