EN DIRECT Interview d'Emmanuel Macron: après les émeutes, "l’ordre, l’ordre, l’ordre"

L'ESSENTIEL
- Ce qu'il faut attendre de l'interview d'Emmanuel Macron >> Lire l'article
- Remaniement, cap, chantiers: ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron au Conseil des ministres >> Lire l'article
"Consternant": Jean-Luc Mélenchon tacle Emmanuel Macron après son interview
Chez les insoumis, l'interview d'Emmanuel Macron ne passe pas. Après plusieurs députés, c'est le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon qui s'est exprimé:
"Pendant la sédition policière, le président fait les annonces du ministre de l'éducation et s'en prend aux familles monoparentales. Puis couvre les débordements sans soutenir la Justice. Aucune sanction, même verbale. Les abus sont encouragés. Consternant", a-t-il assuré sur Twitter.
Nicolas Dupont-Aignan tacle "l'autosatisfaction indécente" d'"un discours creux"
Le député Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a taclé "l'autosatisfaction indécente", d'Emmanuel Macron après son discours depuis Nouméa.
"Un discours creux comme un tambour. Beaucoup de bruit… pour rien!", a ajouté l'élu sur Twitter.
"Un professeur devant chaque classe" à la rentrée
Emmanuel Macron a réaffirmé qu'il y aurait "un professeur devant chaque classe" à la rentrée, grâce à "une série de petites révolutions", qui passent par la réforme de la formation et une meilleure rémunération.
Le chef de l'Etat a cité sur France 2 et TF1, depuis Nouméa où il est en visite cette semaine, le "pacte enseignant", qui prévoit sur la base du volontariat le remplacement de professeurs absents par leurs collègues en échange d'une meilleure rémunération. L'Education nationale "continue à recruter" des contractuels pour assurer la rentrée, a-t-il ajouté.
"Nous mettons en place pour la rentrée un système qui permettra de ne plus perdre d'heures (d'enseignement)", "d'abord" en assurant les modules de formation des enseignants "hors du temps de présence devant les élèves", "et ensuite en ayant un système de remplacement plus efficace grâce au +pacte+", a déclaré le président.
Alexis Corbière dénonce une interview "grotesque"
Après l'interview du président de la République Emmanuel Macron, le député LFI Alexis Corbière a taclé une exercice "grotesque":
"L'Interview de Macron est grotesque. Deux hommes (aucune femme compétente?) questionnent sans relance. Le Président déroule de longs tunnels auto-satisfaits, esquive avec mensonges et slogans creux. Langue de bois inquiétante sur le directeur de la police nationale, la mort de Nahel n'est même pas évoquée, a taclé le député de Seine-Saint-Denis sur Twitter.
"Bon espoir" pour la loi immigration
Emmanuel Macron sur TF1/France 2
"(Loi immigration) Je pense que le gouvernement a la volonté de bâtir avec toutes les oppositions constructives. Si nous n’avons pas réussi à enclencher ce texte (pendant les 100 jours), c’est parce qu’il y a eu un souhait qui a été exprimé par plusieurs forces politiques de mettre sur la table leur propre texte, leur propre réforme. Donc le gouvernement a fait un texte très complet, très équilibré. Notre objectif, c’est de réduire les entrées, lutter contre les trafiquants et les réseaux d’immigration illégale, et mieux intégrer les femmes et les hommes qui contribuent à la force de notre pays et travaillent dans beaucoup de secteurs qui en ont besoin. Ce texte est complet, réaliste. Mais nous avons un sujet aujourd’hui. Premièrement, il n’y a pas que les textes de loi, il y a aussi le travail européen. On doit mieux protéger les frontières communes de l’Europe. Et nous, on doit réformer notre droit. Dès la rentrée, le ministre de l’Intérieur a la responsabilité, avec d’autres ministres, de travailler avec la majorité relative à l’Assemblée et aussi avec les forces d’opposition qui ont fait des propositions, pour bâtir un texte qui aura à cheminer d’abord au Sénat puis à l’Assemblée. J’ai bon espoir que les oppositions républicaines qui veulent que le pays pays soit mieux protégé dans ses frontières, ait moins d’immigration clandestine, raccompagne mieux ceux qui n’ont rien à faire chez nous, troublent l’ordre public ou sont dangereux, et intègre mieux ceux qui sont là et aident la nation à réussir, nous aident à bâtir un texte en bonne foi. Il faut aborder ce moment politique avec détermination, sincérité, engagement. Après, la constitution prévoit des chemins pour les textes. J’aurai la responsabilité que l’efficacité soit au rendez-vous."
Baisse des impôts: "Je confirme cette décision"
Emmanuel Macron sur TF1/France 2:
"Je confirme cette décision (de baisser les impôts de 2 milliards d’euros pour les classes moyennes, ndlr). Elle est travaillée par le gouvernement, en particulier le ministre des Finances. Elle sera inscrite dans la loi pluriannuelle de finances publiques. C’est dans les prochaines semaines, en finalisant les consultations, que le gouvernement aura à donner le détail et les éléments de calendrier de cette décision. Ce sera la même chose pour l’impôt de production, pour les entreprises."
Propos du directeur de la police: "Nul en République n'est au-dessus des lois" défend Macron
Interrogé sur les propos du directeur de la police nationale qui a pris position contre le placement en détention provisoire d'un policier accusé de violences lors des émeutes, Emmanuel Macron a dit qu'il ne commenterait pas la décision d'un magistrat avant d'adresser un soutien aux policiers:
"L'état de droit suppose la présomption d'innocence pour tout le monde et le respect de la loi pour chacun", a lancé le président de la République.
"Nos policiers et gendarmes ont été présents face à un déferlement de violence inédit. 900 d'entre eux ont été blessés et 28 enquêtes ont été lancées par l'IGPN et l'IGGN. Je ne veux pas qu'on se trompe de débat et je comprends l'émotion des policiers confrontés à la violence la plus extrême", a poursuivi Emmanuel Macron.
"Je peux entendre cette émotion tout en faisant respecter l'état de droit pour tous. Nul en République n'est au-dessus des lois", a assuré le chef de l'Etat.
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Emeutes: "La leçon que j’en tire, c’est l’ordre, l’ordre, l’ordre"
Emmanuel Macron sur TF1/France 2:
"Ce sont des violences absolument inqualifiables. Nous avons vu des scènes qui ont heurté tous nos compatriotes. C’est le retour à l’ordre qui a prévalu. Je veux ici féliciter le ministre de l’Intérieur, nos policiers, nos gendarmes, nos-sapeurs-pompiers qui avec beaucoup de courage ont été là pendant ces quatre nuits d’émeutes. Je veux aussi remercier nos policiers municipaux. Cela a été un déploiement inédit, avec 45.000 forces de sécurité intérieure. Cela a permis de mettre fin à ces émeutes en quatre jours. En 2005, cela avait duré plus de trois semaines et cela ne s’était terminé que parce qu’on avait pris l’état d’urgence. Nous avons su mettre fin à ces émeutes au bout de quatre jours sans prendre de mesure restrictive pour la liberté de chacun et chacune. On a eu aussi une réponse judiciaire implacable. L’ordre doit prévaloir. Ensuite, quand on regarde ce qu’il s’est passé, on a eu beaucoup de jeunes, 16 ans de moyenne d’âge, qui n’étaient pas connu de la justice pour une très large majorité et avec un cadre familial fragilisé pour l’écrasante majorité. Cette violence, elle est le fait de certains de nos compatriotes extrêmement jeunes, parfois manipulés. La leçon que j’en tire, c’est l’ordre, l’ordre, l’ordre. La deuxième, c’est que notre pays a besoin d’un retour de l’autorité à chaque niveau et d’abord dans la famille. On doit responsabiliser et accompagner certaines familles. Et on doit réinvestir massivement sur notre jeunesse pour lui redonner un cadre."
Réseaux sociaux: "On doit protéger nos enfants et retirer les contenus violents" dit Macron
Pendant les émeutes, de nombreux jeunes ont utilisé les réseaux sociaux s'y donnant rendez-vous et organisant "parfois des concours", a assuré Emmanuel Macron.
"On doit réussir à mieux protéger nos enfants et nos jeunes adolescents des écrans et en travaillant de manière partenariale avec cette plateforme, à retirer les contenus appelant à la violence. Il faut trouver un ordre public numérique qui permette de prévenir ces débordements", a défendu le président de la République.
"Nous avons fait voter plus de textes qu'il y a cinq ans", se félicite Emmanuel Macron
Le président de la République a salué sa propre action à la tête du pays: "Nous avons fait voter plus de textes qu'il y a 5 ans", s'est félicité Emmanuel Macron alors que le parti au pouvoir n'a qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale.
"Il y a eu des majorités d'échanges et texte par texte, le gouvernement a su bâtir des majorités pour les faire passer. Au moment où je parle, nous avons fait voter plus de textes qu'il y a 5 ans au même moment, soit 49 depuis le début de cette nouvelle mandature. Les résultats sont là et on avance", a vanté le chef de l'Etat, qui estime qu'il n'y a "pas de majorité de rechange" à l'Assemblée.
Emmanuel Macron: "Gérald Darmanin fait un travail remarquable"
Emmanuel Macron sur TF1 / France 2:
"(Gérald Darmanin Premier ministre ?) Je ne fais pas de politique fiction. Le ministre de l’Intérieur est avec moi à Nouméa. Il fait un travail remarquable, en particulier lors des émeutes que nous avons eu à vivre. Il a été efficace à la tête de son ministère."
Remaniement: "Je ne crois pas aux coalitions" dit Macron
Interrogé sur le remaniement effectué par Elisabeth Borne sans ouverture ni à droite ni à gauche, Emmanuel Macron a assuré qu'il ne croyait pas "aux coalitions".
"Je ne crois pas aux coalitions formelles et ce qu'il s'est passé ces derniers mois l'a démontré. Ensuite, il n'y a pas eu la formalisation d'accords de gouvernement même avec des groupes parlementaires. La Première ministre a pourtant essayé", a expliqué le président de la République.
Emmanuel Macron: "Le choix de la confiance et de l'efficacité" avec Elisabeth Borne
Emmanuel Macron sur TF1/France 2
"(Elisabeth Borne maintenue) C’est le choix de la confiance, de la continuité et de l’efficacité. Durant ces 100 jours, le gouvernement, le parlement et le pays tout entier ont avancé. Moi-même, je n’ai cessé de prendre des décisions et de me déplacer à travers le territoire. Il y a 100 jours, on nous expliquait que le pays serait à l’arrêt, qu’il n’y aurait plus de déplacement possible sans les casseroles. Je n’ai cessé de me déplacer, nous avons lancé de nouveaux chantiers indispensables, avec aussi de vrais résultats."
Une interview enregistrée après son arrivée en Nouvelle-Calédonie
Accompagné notamment par les ministres Gérald Darmanin (Intérieur) et Catherine Colonna (Affaires étrangères), Emmanuel Macron a atterri ce lundi peu avant 18h, 09h heure de Paris, à l'aéroport La Tontouta de Nouméa. L'interview devait être enregistrée peu après son arrivée, en duplex.
Le bilan des "100 jours"
Après avoir fixé le cap en Conseil des ministres, "l'indépendance du pays", Emmanuel Macron doit dresser le bilan des "100 jours" fixés à Elisabeth Borne et à son gouvernement au printemps dernier, à l'issue de la réforme des retraites. Il est également de nouveau attendu sur les suites des émeutes.
>> Ce qu'il faut attendre de l'interview d'Emmanuel Macron depuis la Nouvelle-Calédonie
Une interview d'Emmanuel Macron sur TF1 et France 2
Emmanuel Macron répond aux questions des JT de 13h de TF1 et France 2, ce lundi. Une interview à suivre également sur BFMTV. Après son discours en ouverture du Conseil des ministres vendredi dernier, le président de la République s'exprime depuis Nouméa (Nouvelle-Calédonie), où il est en déplacement.