Entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau, un rapprochement qui s'est ressenti au Maroc

Le Maroc pour se rapprocher. Ce qui a étonné les observateurs lors de la visite d'Etat d'Emmanuel Macron dans le royaume en début de semaine, c’est la façon dont, en petit comité, Bruno Retailleau a chanté les louanges de la déclaration du président de la République à Rabat. Lorsque Emmanuel Macron appelle à "davantage de résultats" contre l’immigration illégale, le ministre de l’Intérieur s’en frotte les mains.
"Le discours nous va parfaitement bien", insiste son entourage.
Le changement de ton est flagrant, Bruno Retailleau n’ayant pas l’habitude d’être tendre avec le président.
Dialogue entre les deux hommes
Les proches du ministre de l’Intérieur saluent le dialogue entre les deux hommes. Un tête-à-tête pour préparer la visite d’État, les allers-retours entre les équipes, et même le rôle de "facilitateur" du président dans les négociations au Maroc.
Un proche de Bruno Retailleau y voit "une convergence de vues". Chacun y trouve son intérêt, et chacun reste à sa place.
"Bruno Retailleau n’a pas l’intention de parasiter l’action diplomatique du président" dit son entourage, quand l’Élysée y voit simplement l'"alignement entre le chef de l’État et son gouvernement".
"On ne peut pas parler de duo…"
En tout cas, l'entourage du ministre qualifie désormais leur relation de "loyale". Celui qui a brusqué les parlementaires du camp présidentiel ne semble pas tant déplaire au président.
Une ministre temporise, un brin ironique: "On ne peut pas parler de duo…". "Doucement, doucement", répond avec le sourire un proche du chef de l’État, quand on l’interroge sur ce prétendu nouveau tandem.
La paix des braves semble durer, pour l'instant. Ce jeudi, le président a nommé les nouveaux patrons de la police et de la gendarmerie, en accord avec Beauvau. Pas encore, donc, de friture sur la ligne.