Extrême-droite: la manifestation de l'Action française autorisée, un désaveu pour Gérald Darmanin?

Le camouflet est double pour Gérald Darmanin. La manifestation de l'Action française, un mouvement royaliste classé à l'extrême-droite, se tiendra bien finalement à Paris, ce dimanche.
Samedi, la justice avait déjà retoqué un arrêté préfectoral interdisant la tenue d'un colloque de l'Action française et c'est le même scénario qui a eu lieu pour la marche de ce même mouvement, classé à l'extrême-droite, qui veut rendre hommage à Jeanne d'Arc, dans le quartier de l'Opéra jusqu'à Pyramides.
"Une atteinte grave à la liberté de manifester"
Pour motiver sa décision, le tribunal administratif constate "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester." Le week-end dernier, face aux images de militants défilant cagoulés, arborant des symboles néofascistes, Gérald Darmanin avait demandé aux préfets d'interdire toute manifestation d'ultra-droite.
Alors, est-ce pour le ministre de l'intérieur une façon de se dédouaner? "Il faut se montrer intraitable pour prévenir tout trouble à l’ordre public" explique-t-on dans son entourage, qui estime que "si jamais le juge autorise, alors c’est sa responsabilité".
>>> Suivez RMC sur Google pour retrouver les dernières actualités
Un autre rassemblement reste interdit
Initialement, et conformément à l’annonce mardi du ministre de l’Intérieur de la décision d’interdire dorénavant toutes les manifestations d’ultra-droite, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, avait pris vendredi des arrêtés prohibant quatre rassemblements d’organisations classées à l’extrême droite prévus samedi et dimanche dans la capitale.
Si les deux rassemblements de l'Action française ont été autorisés, une autre manifestation, à l'initiative d'un groupuscule d'extrême-droite, reste en revanche interdite. Le leader de ce groupuscule, Yvan Benedetti, a déjà été condamné pour négationnisme et contestation de crimes contre l'humanité. Le tribunal administratif a estimé qu'il pouvait, par conséquent, y avoir un risque d'incitation à la haine. Une décision qui pourrait faire jurisprudence pour interdire d'autres rassemblements à l'avenir.