"Faire preuve d'empathie ou d'humilité": la personnalité d'Emmanuel Macron agace toujours l'opinion

Emmanuel Macron va-t-il parvenir à se débarrasser de son image d'arrogance, et donner un peu d'espoir au pays? Le président de la République donne un rendez-vous solennel aux Français après avoir promulgué ce week-end la très controversée réforme des retraites. Il prendra la parole dans une allocution télévisée à 20 heures lundi soir.
Un sondage Elabe pour BFMTV publié ce lundi matin montre que cette prise de parole ne devrait pas changer grand-chose à la situation: 90% des Français estiment que l'allocution télévisée ne permettra pas d’apaiser la situation sociale.
"Le socle de popularité est relativement bas"
Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof et enseignant à Sciences-Po Paris, invité d'"Apolline Matin" sur RMC et RMC Story, estime que, si la prise de parole sera très suivie, malgré le nombre grandissant de Français qui ne veulent plus l'écouter, la situation va être compliquée à arranger, sur le court et long terme.
"Peut-il renouer le dialogue, faire preuve d'empathie ou même d'une forme d'humilité? On sait que c'est un peu son point faible, il est perçu dans l'opinion très souvent comme quelqu'un d'un peu arrogant qui manque un peu d'humilité", explique-t-il.
Une image qui est "figée depuis longtemps" selon Bruno Cautrès, dont il aura du mal à se détacher d'ici à la fin du quinquennat.
"Le socle de popularité est relativement bas. L'image est très figée. Une partie de son électorat considère qu'il est un réformateur courageux. En face, il y a la majorité de l'opinion avec une narration qu'Emmanuel Macron ne peut pas comprendre le peuple car il vient d'une autre planète en quelque sorte. Et d'autres qui estiment qu'il défend les intérêts d'une caste", note-t-il.
Sur le long terme, les Français semblent très pessimistes également. "Le pays va mal, toutes les enquêtes d'opinion dont on dispose montrent cela", confirme Bruno Cautrès. "C'est un pays de la défiance, politique mais aussi un manque de confiance envers les autres, dans la capacité du pays à se projeter dans l'avenir. Au-delà des retraites, il y a une sorte de crise d'identité française", juge-t-il.