Faut-il rendre le vote obligatoire? Ca fait débat sur RMC
En France, l’inscription sur les listes électorales est obligatoire, mais le vote ne l’est pas. Il n’y a qu’une élection où le vote est obligatoire: les sénatoriales. Si les grands électeurs ne votent pas, ils risquent une amende de 4,57 euros.
Pour les autres scrutins, chacun est libre de s’exprimer ou non. Le vote est un droit, pas un devoir légal, mais il reste considéré comme un devoir civique. C’est d’ailleurs inscrit sur nos cartes électorales.
Le problème, c’est qu’il est de moins en moins respecté. Présidentielle 2017 : plus de 25% d’abstention au second tour. Niveau le plus fort depuis 1969. Législatives 2017: plus de 57% au second tour. Européennes: taux de participation qui n’a jamais dépassé 47% depuis 1994.
"Tout le monde vote et c'est bien une représentation complète de la nation qui se retrouve à l'Assemblée"
Voilà pourquoi de nombreuses propositions de loi destinées à rendre le vote obligatoire ont déjà été déposées. Sans jamais être adoptées. Dernière en date, en 2015, portée par un certain François de Rugy. Et soutenue par François-Michel Lambert, écologiste lui aussi devenu marcheur, et toujours favorable au vote obligatoire.
"Ca permettrait aussi d'amener un peu plus de perception de ce qu'est l'importance d'une démocratie choisie et non pas imposée. Tout le monde vote et c'est bien une représentation complète de la nation qui se retrouve à l'Assemblée nationale."
Selon lui, le vote obligatoire passe nécessairement par la reconnaissance du vote blanc. Ça se retrouve aussi dans la plupart de vos contributions sur le sujet.
Tout comme l’instauration d’une sanction financière ou administrative en cas d’abstention. C’est par exemple 150€ d’amende en Belgique où le vote est obligatoire depuis la fin du 19e siècle.
Tout comme au Danemark, à Chypre, dans certains Land ou cantons suisse et autrichien, la plupart des pays sud-américains. Mais attention, dit le constitutionnaliste Didier Maus, le vote obligatoire n’est pas le remède miracle à l’abstention.
Certains pays ont même abandonné le vote obligatoire
"Il y a deux types d'abstentionnistes, ceux qui ne s'intéressent pas à la politique et les contraindre à aller voter est contraire à la logique démocratique. Il y a un vieux proverbe on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif.
Il y en a qui s'intéressent par intermittence, on les intéressera s'il y a un vrai débat et s'ils ont le sentiment que c'est utile. C'est plus un problème politique que juridique."
Certains pays ont d’ailleurs abandonné le vote obligatoire (Italie, Pays-Bas). De plus en plus de critiques aussi en Australie où les abstentionnistes refusent de payer les amendes et réclament d’être libre de voter ou pas.