RMC
Politique

Hijab dans le football féminin: la majorité embarrassée par la situation

placeholder video
Le Conseil d'Etat doit se prononcer ce jeudi sur la question du port du hijab dans le football. Et devrait sauf surprise aller dans le sens du rapporteur public, qui a donné un avis favorable.

Le gouvernement se dit "pleinement mobilisé pour faire respecter la laïcité dans le sport". Ce sont les mots d'Elisabeth Borne ce mardi en pleine polémique sur le port du hijab dans le football féminin. Une prise de parole qui intervient après l'avis du rapporteur public, lundi.

Ce dernier a donné raison au collectif des "hijabeuses", ces joueuses de football amateur, qui s'opposent au réglement de la Fédération française de football qui souhaite interdire tout signe religieux sur le terrain.

Avec le réglement actuel de la FFF, les joueuses portant le voile doivent "renoncer à toute compétition et toute carrière", elles sont "exclues", a noté le rapporteur public devant le Conseil d'Etat.

Vers une loi ou un décret?

Si les oppositions demandent une loi contre les signes distinctifs dans le sport, la majorité semble embarrassée par le sujet. Une majorité mal à l'aise et pourtant poussée à agir par les oppositions.

Car si le Conseil d'Etat doit encore se prononcer ce jeudi sur le recours des hijabeuses, le tribunal des tribunaux français devrait sauf énorme surprise aller dans le sens du rapporteur public. "C'est le droit", explique un parlementaire.

Alors que faire maintenant? "Utiliser tous les moyens législatifs" pour stopper ces "dérives communautaires", explique un député de l'aile droite de la majorité, quand un de ses collègues craint qu'un tel débat n'ouvre la voie à l'interdiction du voile à tous les usagers des lieux publics, au-delà des terrains de football.

Alors, pour éviter qu'un tel sujet ne divise encore un peu plus une majorité déjà relative, les experts du droit cherchent la solution. La possibilité de passer pas un décret est à l'étude. Un moyen jugé plus discret, moins attaquable et plus efficace.

Jérémy Trottin (édité par J.A.)