"Il faut te couper les cheveux": le député Steevy Gustave critiqué à l'Assemblée à cause de ses dreadlocks

Steevy Gustave, élu dimanche 7 juillet député de l'Essonne pour le compte des Écologistes et du Nouveau Front Populaire, a relaté auprès du Parisien avoir été victime d'une remarque discriminante à l'Assemblée à propos de ses dreadlocks, alors qu'il pénétrait pour la première fois dans l'enceinte du Palais Bourbon, mardi dernier. "Totalement raciste et scandaleux", a jugé Frédéric Farah ce vendredi sur RMC au micro des Grandes Gueules.
"T'es député, toi? Il faut se couper les cheveux", aurait lancé un député à Steevy Gustave qui rapporte la scène se refusant à donner le nom de son collègue. "Je ne pensais pas que dans cette jolie institution, je recevrais ce quolibet auquel je suis habitué par ailleurs", a-t-il regretté auprès de Mediapart. Steevy Gustave n'a pas voulu faire un esclandre. "Je suis resté très poli, mais je pense qu’il a compris ma façon de penser."
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"Des gens à l'esprit rétréci"
Sur BFM Ile-de-France, ce dernier a dénoncé des "gens à l'esprit rétréci" et les a prévenus qu'ils devraient "s'habituer" car il "est le visage de la France". "Il faut qu'ils s'habituent, avec ou sans cheveux, je n'ai rien contre les chauves", a-t-il poursuivi non sans un sourire, précisant qu'il "faut regarder ce qu'il y a en dessous de cette jolie tignasse et qu'il y a un cerveau qui a envie de fonctionner".
Sur X, Steevy Gustave a également déclaré que sa "coupe de cheveux ne devrait pas être une affaire d'Etat". "Un imbécile reste un imbécile et je resterai fidèle à mes valeurs", a fait savoir l'homme âgé de 54 ans et qui a été notamment dans le passé chorégraphe de France Gall.
Nombreuses marques de soutien
Une remarque qui lui a valu des marques de soutiens de plusieurs de ses collègues, qui ont jugé la phrase du député discriminante et raciste, à l'instar de la députée Sabrina Sebaihi. "Pour rappel: considérer les dreadlocks comme inappropriées dans un environnement professionnel, c’est discriminatoire et raciste", a-t-elle écrit sur X.
Marine Tondelier, la secrétaire nationale d'EELV, a également tenu à soutenir le député ainsi que Sandrine Rousseau, qui a réagi en en postant sur ce même réseau social: " Ça commence. Oui tu es député et nous en sommes très fier·es".
Comme le rappelle Sabrina Sebaihi, la proposition de loi visant à reconnaître et sanctionner la discrimination capillaire a été adoptée en première lecture le 28 mars dernier.