"Il ne comprend pas ce qu’on vit ici": les aides-soignants pas convaincus par les annonces d'Edouard Philippe sur les retraites

Lors de son discours pour dévoiler le plan de la réforme des retraites, Edouard Philippe a annoncé des dispositions particulières pour prendre en compte la pénibilité de leur travail, comme une fin de carrière en temps partiel ou encore la possibilité de partir deux ans plus tôt à la retraite.
Mais ces annonces ne conviennent pas aux premiers concernés. Noémie et Charlène, qui travaillent dans un hôpital lyonnais, ont attendu la fin de leur vacation pour écouter les annonces d'Edouard Philippe... "Je suis extrêmement attentif à la situation des aides-soignants", a affirmé mercredi le Premier ministre.
Âge de départ au minimum à 60 ans, travail à temps partiel en fin de carrière... Noémie a 22 ans, elle est déçue.
"Il ne comprend pas ce qu’on vit ici, il ne voit pas les charges de travail qu’on a apparemment parce que sinon il ne nous proposerait pas de travailler jusqu’à 62 ans. J’ai des collègues à 50 ans, ils ont déjà le dos cassé. Qu’est-ce que vous voulez qu’à 62 ans on aille encore travailler même à temps partiel ? Il faut être réaliste", confie-t-elle.
Des précisions demandées
Et avec cette perspective, Charlène ne se voit pas être aide-soignante toute sa vie. "La France vieillit, donc la France a besoin de nous et s’il n’y a plus d’aides-soignants, ce sera à Emmanuel Macron et Edouard Philippe de venir nous aider, parce qu’il n’y aura plus personne", indique-t-elle.
Pour Didier Machou, du syndicat CGT de l'hôpital Lyon-Sud, la réforme en l'état manque de précisions.
"Quelles seront les conditions ? Est-ce qu’il suffira de faire une simple demande ? Est-ce que l’administration ne pourra pas nous dire ‘peut-être que vous y avez droit, mais compte tenu des effectifs actuels, on ne peut pas vous accorder le temps partiel... Tout ça demande des précisions", affirme-t-il.
Des blouses blanches qui seront encore en grève ce jeudi, une semaine après le début de la mobilisation.