"Il se terre à l'Elysée": Philippe Martinez (CGT) déplore l'absence de réponse d'Emmanuel Macron

Les syndicats seront-ils reçus à l'Elysée? C'est leur souhait, exprimé dans une lettre remise au président de la République, après avoir prouvé la forte mobilisation de nombreux Français contre la réforme des retraites. Mais Emmanuel Macron fait la sourde oreille, l'exécutif renvoyant vers le ministre du Travail Olivier Dussopt pour de possibles discussions. Invité du "Face à face" ce vendredi sur RMC-BFMTV, Philippe Martinez déplore cette absence de réponse.
"(Emmanuel Macron a-t-il répondu à la lettre de l’intersyndicale demandant une rencontre ?) Non. Il a fait répondre que ce n’était pas à lui de le faire. C’est un problème, car tout le monde sait que c’est sa réforme, explique le secrétaire général de la CGT. Quand on lui demande d’être reçu, il ne répond pas."
Selon les informations de RMC, Emmanuel Macron va bien répondre à lettre de l'intersyndicale. "Le président répond toujours aux courriers qui lui sont adressés", indique-t-on dans son entourage.
"On tire la sonnette d’alarme"
Philippe Martinez n'a pas beaucoup plus de contacts avec la Première ministre, Elisabeth Borne. "La dernière fois qu’elle nous a reçus, chacun notre tour, c’est le 4 janvier. Elle a refusé une multi-latérale. Ça n’a pas existé. Compte-tenu de la mobilisation, il faut faire quelque chose. Dans tous les conflits, quand on voit que la mobilisation est importante, il faut qu’on discute. Là, ça ne se passe pas comme ça. (...) On tire la sonnette d’alarme. Quand il y a des millions de personnes dans la rue, qu’il y a des grèves, et qu’il n’y a rien en face, que le silence, les gens se disent: qu’est-ce qu’il faut faire de plus pour être entendu?"
"La balle est dans le camp du président de la République, ajoute le secrétaire général de la CGT. Il ne peut pas se passer des choses comme ça dans le pays et que celui qui est là pour rassembler les Français ne dise rien et se terre dans sa tanière de l’Elysée sans prendre en compte la mobilisation et le mécontentement."
"Il en faut plus, il faut continuer cette mobilisation"
Pour Philippe Martinez, face à ce silence persistant, les salariés opposés à cette réforme des retraites doivent poursuivre le mouvement, même si les jours de grève coûtent cher. "Il y a des grèves reconductibles, des actions tous les jours dans les entreprises. Faire la grève reconductible, ce n’est facile pour personne. Il y a beaucoup d’imagination des salariés pour faire des initiatives. Certains salariés font une heure de grève par jour. (…) Il en faut plus. Faire grève, c’est un effort considérable. Il y a des gens qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois avec une paye complète. Ce que je constate, c’est que le 7 mars, c’était la plus grosse mobilisation depuis des années et des années. Souvent, la première journée est la plus forte. Là, c’était la sixième et c’était la plus forte. Il faut continuer cette mobilisation."