INFO RMC. Alex Hitchens sera le cinquième influenceur auditionné par la commission TikTok à l'Assemblée

L'application Tiktok sur un smartphone. - Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Cinq influenceurs vont être interrogés par la commission d'enquête parlementaire sur les dérives de TikTok au sujet de leurs pratiques jugées problématiques. Parmi eux, AD Laurent, Manon Tanti, Julien Tanti et Nasdas. Le président de la commission Arthur Delaporte révèle, ce lundi sur RMC, l'identié du cinquième influenceur interrogé. Il s'agit d'Alex Hitchens, un créateur de contenu masculiniste suivi par 164.000 personnes sur Instagram et 370.000 sur YouTube.
Ces cinq influenceurs ont été choisis à partir d'une grande consulation citoyenne sur les influenceurs jugés problématiques. Leurs noms sont ceux qui ont été les plus évoqués. "Ce sont aussi les noms ressortis des différentes auditions ou tables rondes, par exemple sur les questions masculinistes, qu’on a pu faire", note le député Arthur Delaporte.
Un public très jeune et des contenus problématiques
L'élu socialiste est le président de la commission parlementaire chargée d'évaluer les effets de TikTok sur les mineurs, dont Laure Miller est rapporteure. Les députés s’inquiètent de "l’atmosphère sexiste et des normes très stéréotypées" que certains influenceurs véhiculent auprès d'un public jeune.
"Quand je vais dans les classes de CM2, c’est Alex Hitchens et AD Laurent qu’ils citent", rapporte Arthur Delaporte.
Mais ce dernier se veut rassurant: "Le regard critique des jeunes sur les influenceurs est supérieur à ce qu’on pense." Pourtant l'influence d'AD Laurent, ancien candidat de téléréalité devenu acteur pornographique, dans la culture populaire n'est pas négligeable, selon l'élu. "Il a quand même lancé des expressions comme 'pupuce', et diffusé des éléments de sexisme et de misogynie dans le vocabulaire", remarque Arthur Delaporte.
Alex Hitchens, qui a souvent été à l'origine de propos misogynes, est lui aussi ciblé dans le cadre de la lutte contre le sexisme sur internet. L'influenceur a grandement participé à répandre la théorie du 'Body count', selon laquelle plus une femme a de partenaires sexuels, moins elle aurait de valeur.
Des images violentes
Le couple Manon et Julien Tanti sera interrogé sur "ses placements de produits et l'exposition de leurs enfants". Quant à Nasdas, il a été convié par les députés parce qu'il "s'affiche avec des très jeunes" et partage des images violentes. Il est accusé d'exploiter la fragilité de jeunes vulnérables, qu'il loge et filme dans une villa à la manière d'une téléréalité, parfois en échange d'argent.
Ce dernier a annoncé, dimanche, qu'il se retirait des réseaux sociaux pour des raisons familiales. "Ça veut dire qu’il a conscience qu’il y a un problème. À voir si c'est durable", commente Arthur Delaporte. Nasdas avait déjà fait une annonce similaire en juin 2024, avant de reprendre son activité.
Le premier objectif de la commission parlementaire est "pédagogique", affirme Arthur Delaporte. "Alerter sur les risques de la surexposition aux écrans et en particulier sur la captation de l’attention par l’algorithme de TikTok", détaille l'élu. Le but est également d'accompagner les parents. "Si vous pensez qu’ils sont plus en sécurité dans leur chambre, ce n'est pas forcément le cas", conclut Arthur Delaporte, qui sera l'invité d'Apolline Matin, mardi, sur RMC.