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Interdiction de la vente de fleurs de CBD: "On est dans le dogmatisme", regrette le député LREM Jean-Baptiste Moreau

Le Conseil d'Etat doit confirmer ou non ce vendredi l'interdiction de vente des fleurs de cannabis. Un produit qui a envahi le marché depuis plusieurs mois et qui n'est pas considéré comme une drogue.

Les fleurs de CBD ne sont plus autorisées à la vente depuis le 30 décembre dernier. Ce vendredi, le Conseil d’Etat doit rendre sa décision pour confirmer ou non cette interdiction. Celle-ci a été un coup dur pour les boutiques du CBD, car ces fleurs représentent une partie majeure du chiffre d’affaires.

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Pour Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse, cette interdiction n’a pas lieu d’être. 

“La fleur constitue aujourd’hui 60% du marché du CBD. Le CBD qui je le rappelle n'est pas une drogue. L’OMS l’a déclassé du rang de drogue. C’est un complément alimentaire, c’est relaxant musculaire. Ça n’a rien à voir avec une substance psychotrope ou psychostimulante, c’est vraiment quelque chose de relaxant. Si on coupe la commercialisation de la fleur aujourd’hui on n’est plus conforme au droit européen”, explique-t-il ce vendredi sur RMC.

Si le Conseil d’Etat confirme l’interdiction, ça n’en restera pas là. En effet, des recours sont déjà lancés par des professionnels de la filière auprès de la Cour européenne de justice.

"C'est un produit qui a le vent en poupe"

Pour Jean-Baptiste Moreau, le débat ne doit pas exister, car le CBD ne représente pas de risque en termes de santé publique.

“Aujourd’hui, on est dans le dogmatisme et la légende du cannabis. On nous explique que c’est plus un problème de sécurité publique plutôt que de santé publique. On nous explique que vendre la fleur de CBD, c’est faire la promotion de la fleur de cannabis généralement. Effectivement, il y a un business autour du CBD, mais c’est quoi le problème? Ce n’est pas un problème de santé publique, ce n’est pas une drogue. C’est effectivement un produit qui a le vent en poupe. Ça va se stabiliser, là en ce moment, c’est très à la mode, mais il y a un moment où ça va s’arrêter”, appuie-t-il.

Au-delà du CBD, lui prône une légalisation du cannabis pour une raison simple. “Si on ne sort pas de la spirale d'interdiction et de prohibition, on ne résoudra jamais les problèmes de trafics et les problèmes de consommation", appuie-t-il.

Il rappelle qu’Emmanuel Macron avait annoncé un grand débat autour de la question de la dépénalisation du cannabis. “J’espère que ça sera le cas”, confie-t-il.

Guillaume Descours