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"Triche", "sabotage": la pétition contre la Brav-M va-t-elle être enterrée à l'Assemblée?

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La pétition demandant la suppression de la Brav-M, disponible sur le site de l'Assemblée nationale, a déjà recueilli 260.000 signatures. Elle sera examinée, ce mercredi, en commission des lois, au risque d'être jugée irrecevable. La gauche estime que ce serait un "sabotage".

La gestion du maintien de l'ordre dans les mobilisations contre la réforme des retraites est critiquée par une partie de la population. Des voix s'élèvent particulièrement contre la Brav-M. Cette brigade de répression des actions violentes motorisée a été créée en mars 2019 par le préfet de police de Paris de l'époque, Michel Delpuech, dans le cadre du mouvement des gilets jaunes.

Des vidéos sur les réseaux sociaux, publiées par différents journalistes et médias, montrent des violences de policiers de cette brigade sur des manifestants qui ne présentent pas de risque immédiat. Un enregistrement sonore, publié par le média en ligne Loopsider et le journal Le Monde, montrait aussi des policiers, présentés comme étant de la Brav-M, insulter et humilier des manifestants qu'ils venaient d'interpeller.

Une pétition irrecevable?

Une pétition pour demander sa dissolution a été publiée sur le site de l'Assemblée nationale et a déjà recueilli plus de 260.000 signatures. Elle sera examinée ce mercredi en commission, sans attendre les 500.000 signatures qui auraient permis un débat dans l'hémicycle. La commission des lois, dirigée par Sacha Houlié, va être chargée de cet examen. Sauf que cette pétition a toutes les chances d'être jugée irrecevable, puisque la Brav-M a été créée par la préfecture de police de Paris et ne relève pas de la loi.

Au micro de RMC, Sacha Houlié se défend de cette idée: "J'entends le message de certains parlementaires, ceux de La France insoumise pour ne pas les nommer, qui disent que ce serait trop tôt. Je trouve ça curieux, quand la semaine précédente on faisait des pieds et des mains pour inscrire cette pétition à l'ordre du jour de l'Assemblée, ce que j'ai bien entendu fait."

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"Un sabotage" pour la gauche

A gauche, ce risque d'enterrer la pétition ne passe pas. "J'en ai marre de la triche" tonne la députée Nupes-LFI de Seine-Saint-Denis, Raquel Garrido.

"A chaque fois qu'ils pensent qu'ils vont perdre à la loyale, ils trichent pour essayer d'empêcher que les process se déroulent convenablement", juge-t-elle.

"Vous avez un outil, qui n'est pas révolutionnaire non plus, et ils décident de le saboter, en débranchant la pétition." Sabotage, manœuvre politique: les qualificatifs ne manquent pas chez la députée, qui estime qu'une telle action ne passe pas, quelques semaines après l'usage du 49.3 pour faire voter la réforme des retraites.

Hélène Terzian avec Maxime Martinez