"Je dors dans la rue": des députés de la Nupes ont passé la nuit dehors avec des SDF

Des députés de la Nupes, dont Mathilde Panot et Sandrine Rousseau, ont passé une nuit dans la rue sous une tente, en compagnie de SDF, pour alerter sur la situation des sans-abris. Une initiative qui a suscité des critiques.

Plusieurs députés de la Nupes ont passé la nuit de mardi à mercredi dans la rue, aux côtés de SDF, pour alerter sur la situation des sans-abris en France. "Demain, je dors dans la rue", a lancé le député de La France insoumise William Martinet, annonçant qu'il passerait la nuit au sein d'un campement situé dans le 7e arrondissement de Paris, près du métro Solférino, non loin de l'Assemblée nationale.

Plusieurs élus ont répondu à l'appel, à commencer par la présidente des députés insoumis, Mathilde Panot, ainsi que la vice-présidente insoumise de l'Assemblée nationale, Caroline Fiat, ou encore la députée EELV Sandrine Rousseau.

Les députés LFI qui dorment dans la rue : utile ou indécent ? - 18/01

13:17

"Honte à vous Emmanuel Macron"

Tous ont rejoint une trentaine de familles sans-abris ou mal logées qui campent près de l'Assemblée nationale, encadrées par des militants de l'association Droit au Logement. Une situation insupportable pour les députés de la Nupes présents alors que, selon eux, à quelques centaines de mètres de là, se trouve un immeuble haussmannien vide.

"Les personnes avec lesquelles nous avons dormi à la rue ont un travail, et pas de logement", a assuré l'écologiste Sandrine Rousseau après sa nuit dehors. "Hier une personne manquait: une mère dont l’enfant était opéré du cœur. Elle dormait à l’hôpital mais sinon, elle est à la rue. Honte à vous Emmanuel Macron", a ajouté l'élue.

330.000 sans-abris en France

Une initiative qui a été diversement appréciée. D'abord avec la publication d'images d'élus hilares, sous la tente, en train de scander des slogans anti-Macron. Puis la publication de photos sur les réseaux sociaux où l’on peut les voir en train de dîner dans une brasserie du chic 7e arrondissement avant d’aller rejoindre les sans-abris.

"Je trouve ça surfait", juge dans Estelle Midi, sur RMC et RMC Story, Eric, enseignant dans le Nord, qui estime que c'est "méconnaître ce qu'est la condition des SDF". "Quand on est SDF, il y a une vraie cassure. Ce n'est pas parce que l'on vous propose un logement pour une nuit que vous allez l'accepter et sortir de la rue", poursuit Eric, qui assure connaître le fonctionnement des centres d'hébergement d'urgence notamment.

En 2022, on recensait 330.000 personnes SDF, un chiffre multiplié par deux en dix ans.

G.D.