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Jean-Pierre Masseret (PS): "Tout ce qui n'ira plus dans la région me retombera sur la gueule"

Jean-Pierre Masseret, tête de liste PS en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne.

Jean-Pierre Masseret, tête de liste PS en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. - Fred Marvaux - AFP

La tête de liste PS en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Jean-Pierre Masseret, qui refuse de se désister pour faire barrage au Front National, a expliqué ce mardi sur RMC que "se retirer du combat politique" n'était pas "la bonne formule" pour lutter contre le FN.

Droit dans ses bottes. Malgré la pression de la rue de Solférino, qui souhaite le retrait de sa liste en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Jean-Pierre Masseret, assure qu'il ira jusqu'au bout. Le candidat socialiste est pourtant arrivé en troisième position (16,11% des voix) dimanche, à l'issue du premier tour des Régionales, derrière le candidat Les Républicains Philippe Richert (25,83%) et le Front National Florian Philippot (36,06%). Contrairement aux autres candidats socialistes en Paca et dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, lui refuse toute idée de front républicain pour faire barrage au Front National.

"Je suis socialiste et je le resterai"

Jean-Pierre Masseret, assure sur RMC qu'il sera présent dimanche au second tour et qu'il n'y aura pas de retrait. "En tout cas pas de mon fait évidemment, peut-être par des manœuvres politiciennes de l'appareil, qui nous ferait là une très mauvaise manière et ne sortirait pas grandi de cette affaire", soupire-t-il. Le parti peut en effet, par exemple, décider de lui enlever l'étiquette PS. "On peut m'enlever le poing et la rose, ce qui me ferait du mal personnellement, mais je suis socialiste et je le resterai", assène Jean-Pierre Masseret, chez Jean-Jacques Bourdin. "Je reste socialiste, entouré de socialistes, de communistes, d'écologistes et l'action continue, nous avons à rester nous-mêmes".

Autre possibilité de saborder sa candidature : que 50% des membres de sa liste se désistent. "Ce serait une manœuvre administrative, mais je fais confiance à l'honnêteté intellectuelle et politique de ceux qui m'accompagnent. Mais nous sommes dans un drôle de moment avec des gens qui perdent les pédales", prévient-il.

"Après chaque évitement, le FN grandit"

Jean-Pierre Masseret le martèle : "On ne va pas se retirer d'un combat politique, ce n'est pas la bonne formule. L'évitement ne donne pas de résultats on le sait depuis des années. Après chaque évitement le FN grandit, ce n'est pas comme ça que nous ferons barrage au Front National, c'est en le combattant, en étant dans un hémicycle, c'est en protestant, c'est en étant soi-même tout simplement". Le candidat rappelle que le désistement des listes PS entraîne de facto une absence de tout conseiller régional socialiste pendant cinq ans.

"Je regrette les mots de Manuel Valls qui dit que je ne suis pas digne de la République. Je ne suis pas d'accord, je suis un républicain et je mène un combat droit. Mon honnêteté politique n'est pas contestable", poursuit le socialiste. Bien qu'il soit isolé, Jean-Pierre Masseret refuse d'avoir raison contre tous. "Je n'en sais rien (si j'ai raison contre tous), et je n'ai pas cette prétention. Mais j'ai la prétention de défendre les valeurs que nous portons".

"Tout ce qui n'ira plus dans cette région me retombera sur la gueule"

Il refuse également de porter le chapeau d'une éventuelle victoire de Florian Philippot dans la région.

"Je ne risque pas de faire élire le FN. Ceux qui votent pour Philippot ce sont les électeurs et électrices qui se déplacent et ceux qui se mettent dans l'abstention (sic). On ne me fera pas porter le chapeau de cette responsabilité".

Il n'est pas dupe des éventuelles conséquences : "Ça va continuer et s'amplifier, on va m'accuser de tous les maux. Tout ce qui n'ira plus dans cette nouvelle région pendant 6 ans, c'est sur ma gueule que ça va retomber (sic). Je le sais".

Philippe Gril avec JJ. Bourdin