L'Assemblée nationale à l'arrêt jusqu'au 13 janvier: "Qui prend trois semaines de vacances à Noël?"

Toujours pas de gouvernement à l'horizon. François Bayrou et Emmanuel Macron s'entretiennent de nouveau ce mercredi après-midi, et alors que l'archipel de Mayotte fait face à un risque de crise sanitaire sans précédent à cause des dégâts provoqués par le cyclone Chodi, les travaux parlementaires s'arrêtent ce jeudi soir, avant une reprise le lundi 13 janvier, à la veille du discours de politique générale de François Bayrou.
Des vacances malvenues même si le calendrier de l'Assemblée est habituel, sans que la censure du gouvernement de Michel Barnier ni même la dissolution de juin dernier n'aient eu une incidence sur celui-ci.
Toutefois, au regard de la situation particulièrement singulière de ces derniers jours, une session extraordinaire, permettant aux députés de siéger avant la reprise du 14 janvier, pourrait être demandée "à la demande du Premier ministre ou de la majorité des membres composant l'Assemblée nationale, sur un ordre du jour déterminé", selon les articles 29 et 30 de la Constitution.
Trois semaines de vacances?
"Si tu voulais dégoûter les Français des élus, tu ne t'y prendrais pas autrement. Les trois semaines sont mal venues", regrette ce jeudi le cheminot et syndicaliste Bruno Poncet au micro des Grandes Gueules.
"C'est complètement déplacé, je n'ai plus de mots pour décrire la situation dans laquelle on est. Qui prend trois semaines à Noël? Quand j'ai trop de travail, je recule mes vacances à petite échelle. On parle des parlementaires qui gouvernent la France!", s'insurge de son côté Marie, auditrice RMC.
Cette trêve de trois semaines correspond-t-elle pour autant à des vacances? Pas obligatoirement. Les députés devraient rentrer dans leur cirsconcription et peuvent continuer à travailler, notamment les dossiers de la commission dans laquelle ils siègent. "Il y en a qui ne font rien, il y a en a qui font beaucoup. Évitons de généraliser, sinon on jette le discrédit sur toute la politique", plaide de son côté Antoine Diers.
"Le métier n'attire plus, si la place était aussi bonne, tout le monde se précipiterait", estime Antoine Diers
"L'Assemblée ne parvient pas à se saisir du moment historique où c'est à elle de jouer son rôle. Il n'y a pas de gouvernement. L'Assemblée devrait prendre sa responsabilité", a-t-il poursuivi. "On ne peut pas nous prédire l'apocalypse puis partir en vacances", a de son côté ironisé Olivier Truchot.
"J'en ai ras les baskets. Ils font quoi depuis la dissolution? Mon député est tellement débordé, il y a tellement d'inaugurations à faire. Cela fait trois mois que j'essaie d'avoir un rendez-vous avec lui", a villipendé Frédérique, auditrice.