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L'Assemblée rejette à une voix près le repas à 1 euro pour tous les étudiants

L'Assemblée rejette à une voix près le repas à 1 euro pour tous les étudiants (photo d'illustration).

L'Assemblée rejette à une voix près le repas à 1 euro pour tous les étudiants (photo d'illustration). - Charly TRIBALLEAU / AFP

L'Assemblée nationale a rejeté, ce jeudi, d'extrême justesse un texte des députés socialistes proposant l'accès à des repas à un euro pour tous les étudiants, un tarif aujourd'hui réservé aux boursiers et aux précaires.

Le repas à un euro pour tous les étudiants ne sera pas mis en place. Cette proposition a été débattue ce jeudi à l'Assemblée nationale dans le cadre de la niche parlementaire du PS, et défendue par la députée de Seine-Saint-Denis Fatiha Keloua-Hachi.

La proposition a été rejetée, en première lecture, à une voix près: 183 voix pour et 184 contre. Le texte, soutenu par toute la gauche, avait aussi reçu l'appui des députés du Rassemblement national. Des premiers votes victorieux sur des amendements laissaient entrevoir une possible victoire socialiste, avant que le camp présidentiel ne mobilise des députés pour le vote final.

Les députés macronistes ont combattu une mesure jugée "injuste", insistant sur le fait qu'elle aurait bénéficié aussi à des étudiants de milieux aisés.

Louis Boyard, député LFI/Nupes, a réagi sur twitter : "Il a manqué une voix. Une voix pour voter le repas à 1€. Une voix pour aider des millions d'étudiants à se nourrir au quotidien. Entre la précarité étudiante et les riches, la macronnie a fait son choix. Honte sur eux." Il a, ensuite, cité sur ce réseau social, le nom de tous les 184 députés qui ont voté contre.

"Il y a une fracture intellectuelle et idéologique"

De son côté, la députée socialiste Fatiha Keloua-Hachi regrette que la majorité ait fait revenir en catastrophe des députés dans l'hémicycle pour voter contre ce texte. La députée Anne Brugnera (Renaissance) a épinglé une mesure "démagogique". "Grâce à vous, les enfants de votre ami Bernard Arnault pourront aller au Crous et ne payer qu'un euro", a renchéri son collègue Sylvain Maillard.

"J'en veux à la majorité car elle a fait traîner les débats pour que les renforts arrivent, mais je leur en veux aussi parce qu’on ne se comprend pas. Il y a une fracture intellectuelle, idéologique, entre soit l’universalité, soit des aides pour certains qui ne fonctionnent pas", a expliqué Fatiha Keloua-Hachi au micro de RMC.

Elle ajoute: "Les bourses ne fonctionnent pas du tout, le système est désuet, ça fait plus de 30 ans qu’il n’y a pas eu de réforme des bourses. Aujourd’hui j’avais fait une belle proposition qui aurait du faire consensus, elle ne l’a pas fait."

Confiante pour la suite

Malgré la déception, elle se dit confiance pour la suite. "Je continue mon tour de France des universités, je continue aussi à voir les étudiants et à comprendre leur précarité, parce qu'ils ne mangent pas bien et ils ne vivent pas bien. L’hébergement est insuffisant, ils sont mal lotis aussi depuis le covid avec des problèmes de santé mentale. Aujourd’hui c’est un début mais un bon début parce que perdre à une voix, ça n’est pas vraiment perdre, c’est juste le début d’une bataille culturelle, pour l’universalité des droits", ajoute Fatiha Keloua-Hachi.

Comme indiqué par Libération, une source parlementaire EELV a confirmé que quelques députés écologistes n'ont pas pu prendre part au vote pourtant serré jeudi, car ils participaient au lancement des états généraux de l'écologie sur une péniche parisienne, notamment la présidente du groupe Cyrielle Chatelain.

AB avec AFP