"La démocratie n’appartient pas qu’aux syndicats": l'ode de Louis Sarkozy aux patrons qui se mobilisent

Le Medef a lancé un appel à se mobiliser le 13 octobre à l’AccorArena à Paris. Ils se revendiquent comme “les nouveaux insoumis”. Une initiative intéressante, car le Medef a raison de vouloir marquer les esprits. La France est championne du monde de l’impôt, incapable de réduire ses dépenses, sa dette ou son déficit. Nos entrepreneurs, diabolisés en permanence et pressurés jusqu’à l’os, finissent par s’exiler.
Alors oui, les patrons vont manifester. Mais qu’on se rassure: ce sera probablement la mobilisation la plus disciplinée de notre histoire, chronométrée comme une assemblée générale. Pas le chaos, mais plutôt un PowerPoint géant avec, en guise de slogans, des bilans comptables à la sortie.
De rares mobilisations
Leur slogan, “Nous sommes les vrais insoumis” interpelle. À quoi sont-ils insoumis? À la fatalité, à la résignation, à l’idée qu’un chef d’entreprise serait forcément un profiteur. On les accuse d’être des nantis, des parasites. En réalité, ils sont écrasés par les impôts, par la paperasse, par les contraintes administratives. Et pourtant, ils persistent. Car sans eux, qui prend les risques? Qui investit? Qui embauche? Chaque jour, ils avancent sans filet: quand ils échouent, ils paient. Quand ils réussissent, c’est tout le pays qui en profite. Cette insoumission-là, ce n’est pas la colère ni la casse, c’est l’envie de créer.
Un slogan dont Jean-Luc Mélenchon s’est insurgé… Les patrons veulent “faire gagner la France”, voilà de quoi l’exaspérer. Tout ce qui contribue à notre réussite lui est insupportable. Il accuse le Medef d’être “soumis aux grandes fortunes et à la finance”. Comme si l’artisan de province ou le commerçant qui se bat pour sauver ses marges était une marionnette de Wall Street. Quant à Sophie Binet, la numéro un de la CGT, fidèle à elle-même, elle a choisi le sarcasme, en proposant une playlist pour ridiculiser l’événement. Mais cette ironie traduit en réalité un malaise. La gauche panique quand le patronat ose, pour une fois, s’exprimer.
Moteur de la société
La démocratie n’appartient pas qu’aux syndicats. Les entrepreneurs ont eux aussi le droit de dire stop à la stigmatisation et à l’impôt qui s’empile sans fin. La France, ce sont aussi eux. Ceux qui embauchent, qui innovent, qui exportent. Quand ils se taisent, on les traite de privilégiés et quand ils parlent, on les accuse d’arrogance. Eh bien, le 13 octobre, ils parleront.
C’est historique, parce que c’est très rare. La mobilisation patronale la plus mémorable remonte à 1982, contre François Mitterrand. S’ils ressortent aujourd’hui, c’est parce que la coupe est pleine. Alors que nous sommes déjà les champions du monde de l’impôt, la gauche agite encore le spectre d’une taxe Zucman. C’est toujours la même réponse, au moindre problème, on invente un nouvel impôt. Ce qu’il faut rappeler est simple: l’entreprise n’est pas une menace pour la société, elle est son moteur. Sans entreprise, pas d’emplois, pas d’innovation, pas de prospérité.