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La loi Duplomb très attendue par les agriculteurs à l'Assemblée: "Lever une partie de nos contraintes"

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La proposition de loi Duplomb doit être votée ce mardi à l'Assemblée nationale. Une loi décriée qui vise à "lever les contraintes" des agriculteurs, qui l'attendent, eux, avec impatience.

C'est une proposition de loi très attendue qui arrive à l'Assemblée nationale. La proposition de loi sur l'agriculture des sénateurs Duplomb et Menonville, dans sa version définitive toujours très critiquée, doit être votée ce mardi solennellement à 16h30. Elle a passé sans encombre le cap du Sénat mercredi dernier.

Après de nombreux mouvements de colère cet hiver, le texte vise à "lever les contraintes" des agriculteurs. Réintroduction dérogatoire d'un pesticide interdit en France, relèvement des seuils d'autorisation environnementale pour les bâtiments d'élevage, facilitation des constructions relatives au stockage de l'eau... Il est décrié par la gauche et les écologistes qui y voient un recul sur nombre de normes environnementales. Mais pour certains agriculteurs, cette loi est très attendue.

Éleveur de vache laitière, Édouard Brunet attend le vote de ce texte avec impatience. “C’est quand même une loi qui a été validée pour soulever une partie des contraintes administratives, environnementales”, pointe-t-il. Chaque semaine, cet agriculteur passe un tiers de son temps à faire des démarches administratives.

“Agrandir un bâtiment d'élevage, il fallait tout de suite qu’on se confronte à des enquêtes publiques, à la création d’un site internet, à tout un tas de choses…”, souligne-t-il.

Un espoir pour la profession

Une charge de travail allégée par cette proposition de loi. Et ce n'est pas tout puisqu’elle vise aussi à faciliter le stockage de l'eau.

“Je pense qu’on va se lancer dans de nouvelles démarches pour abreuver nos animaux. Construire une retenue collinaire, ça peut être une chose de faite”, appuie Mathieu Vassel, président des jeunes agriculteurs de la Loire et producteur de lait.

Ça redonne un peu d'espoir à notre métier, confie-t-il. Un constat partagé par Jean-Charles Rossi, président des Jeunes Agriculteurs du Lot-et-Garonne. “J’avais ce projet depuis très longtemps: faire de l’élevage avec de l’Aubrac ou de la Salers”. Mais faute d'autorisation, son projet est en suspens. Ce qui pourrait changer si la loi est votée ce mardi. “Ça me permettrait de débloquer enfin mes autorisations, mes permis de construire et tout ce qui s'ensuit. On essaye de diversifier nos sources de revenus”, assure-t-il.

Il aimerait commencer par acheter une vingtaine de bêtes pour ensuite vendre sa production directement dans sa ferme.

Cassandre Braud avec Guillaume Descours