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Retraites: "Comme l'a dit un ex-Président: il faut travailler plus pour gagner plus", lance Louis Sarkozy

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VOIX DE DROITE. Le premier ministre a reçu mercredi 24 septembre les syndicts qui lui demandent de revenir sur la reforme des retraites et l’âge de départ a 64 ans. Louis Sarkozy livre son point de vue sur cette question toujours épineuse: pour lui, c'est clair, nous sommes "immatures" par rapport à nos voisins.

Il faut imperativement revenir sur cette réforme des retraites... mais pour aller plus loin! Notre système actuel est à bout de souffle. La solidarité par répartition fonctionnait quand il y avait quatre actifs pour financer un retraité. Aujourd’hui, il n’y en a plus que 1,6. Ce n’est plus un modèle social, c’est une machine à dettes. Mais soyons lucides, même avec toute la bonne volonté du monde, Sébastien Lecornu ne pourra pas, à lui seul, ouvrir le dossier. Le sujet est trop brûlant, trop divisant. Seul un mandat présidentiel majoritaire peut espérer y toucher.

Les Français défendent leur modèle social… et c’est pour ça qu’il faut le sauver ! En France, les retraites sont un totem politique, un tabou sacré qui a, par le passé, paralysé le pays. Les gens s’insultent et s’insurgent autour d’un chiffre qui, au Danemark, ne relève que de l’espérance de vie !

Nous sommes uniques dans cette immaturité.

Si la France s’effondre économiquement, les retraités seront les premiers à tomber. Les retraites constituent le premier poste de dépense publique. Regardez la Grèce, regardez le Portugal : les plans de sauvegarde ont détruit les pensions. Ne rien faire aujourd’hui, c’est condamner demain ; agir intelligemment, c’est les préserver.

Voix de droite : Faut-il revenir sur la réforme des retraites ? - 24/09
Voix de droite : Faut-il revenir sur la réforme des retraites ? - 24/09
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Que faire?

La solution la moins pénible, la moins difficile et la plus nécessaire, c’est d’indexer l’âge de départ à la retraite sur l’espérance de vie, comme le font les Danois. C’est mathématique et simple : on vit plus longtemps, il faut donc travailler plus longtemps. Nous sommes d’ailleurs libres de l’adapter pour les métiers les plus difficiles : le mineur de charbon ne vit pas aussi longtemps que le banquier parisien. Mais comme l’espérance de vie grimpe pour tout le monde, ce système nous permet de rééquilibrer les comptes.

Les syndicats rétorquent que le travail use, la gauche hurle. En 2010, l’âge de 62 ans, c’était le quatrième Reich ; aujourd’hui, c’est le rêve rouge. Mais le vrai scandale, c’est que le travail ne paie plus assez ! On étouffe les actifs avec des cotisations records : 28 % de leur salaire part financer les retraites.

Les actifs, de moins en moins nombreux, portent un poids de plus en plus lourd. Résultat : le coût du travail explose, les entreprises perdent en compétitivité, et les jeunes n’ont plus les moyens de fonder une famille. Il faut redonner de la valeur au travail, baisser son coût, inciter à travailler. Comme l’a dit un ancien président de la République : il faut travailler plus pour gagner plus.

Que font nos voisins sur cette question?

C’est simple. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou encore le Danemark montent à 65, 66, 67 ans. Nous sommes ceux qui travaillent le moins longtemps mais, ironiquement, qui dépensent le plus. C’est absurde. On ne peut pas continuer à être l’exception européenne. La France est le pays au monde qui traite le mieux ses retraités : leur taux de pauvreté est le plus bas, leur taux d’épargne le plus haut. C’est admirable, mais ce n’est pas soutenable. Il faut rééquilibrer l’effort social.

Louis Sarkozy