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Le FN tracte à la sortie d’un match: "on ne doit pas mélanger les choses" peste le président de Concarneau

Un tract du Front national, en mars 2017.

Un tract du Front national, en mars 2017. - AFP

Samedi, à la sortie d’un match de National entre Concarneau et Boulogne, des militants du Front national sont venus tracter pour soutenir la candidature de Marine Le Pen à la présidentielle. Un acte qui a fortement déplu à Jacques Piriou, le président du club breton. Il s’explique pour RMC.fr.

Jacques Piriou est le président de l'US Concarnoise:

"Ce n’est pas l’étiquette qui me gêne: cela aurait été un autre parti politique, cela aurait été pareil. Aujourd’hui, dans une enceinte de sport, on ne doit pas mélanger les choses. On est là pour voir du football, pas pour faire de la politique.

On m’a prévenu qu’il y avait du tractage à la fin du match. Donc je suis descendu leur demander de s’écarter de la sortie et de ne pas rentrer dans l’enceinte du stade. Il faut savoir que les gens sont rentrés avec leurs tracts à l’intérieur de l’enceinte, sans tracter. Et ils ont été mis dehors par des gens du club qui leur ont dit que ce n’était pas le lieu.

"Ils ont pris l’US Concarnoise en porte-drapeau de tout ça, c’est totalement inadmissible"

Quelques spectateurs étaient choqués, certains m’ont dit que c’était une honte. Moi je suis là pour m’occuper d’un club de football, je ne suis pas là pour faire de la politique. Si on a le sentiment d’avoir été pris en otage? Ils ont pris l’US Concarnoise en porte-drapeau de tout ça, c’est totalement inadmissible. Mais je n’ai pas voulu entrer avec eux dans des débats stériles et inutiles.

Concarneau reste une petite ville. Quand il y a 1.500 personnes qui sortent en même temps, c’est un bon business. Il y a plus de monde qui va au match que sur le marché le vendredi.

"Ce n’est pas une kermesse ici"

J’insiste, je n’ai pas d’a priori sur l’étiquette. Ce qui me gêne c’est qu’on mélange les choses, qu’on vienne faire de la politique dans l’enceinte du stade. Ou même juste à la sortie. On a une éthique à respecter vis-à-vis de la fédération française de football. On a l’interdiction de parler de religion, de politique, de tout ça. C’est dans les règlements fédéraux. Alors on ne m’a pas appelé, mais je préfère mettre les choses au clair. Aujourd’hui c’est le Front national. Le week-end prochain ce sera le PS? Celui d’après, ce sera je ne sais pas qui. Ce n’est pas une kermesse ici.

C’est mon sentiment personnel, mais je trouve que le mélange des genres n’est pas sain. Les gens viennent en famille, avec des gamins, on se régale. Nous allons regarder avec mes conseillers ce qu’on peut faire, pour marquer le coup. On ne peut pas laisser faire des choses comme ça. On va prendre des dispositions pour éviter que ça se renouvelle. Mais moi je ne peux faire que ce qui est juridiquement possible. Porter plainte? Je ne sais pas, mais il faut montrer qu’on a quelque chose à dire, montrer notre mécontentement sur ces agissements-là. Ça devient du n’importe quoi, et du n’importe où, surtout".

Propos recueillis par Antoine Maes