"Le pouvoir, il est au Parlement": pourquoi le PS est opposé à la menace de destitution d'Emmanuel Macron de LFI

Emmanuel Macron en marge d'un déplacement auprès des bénévoles mobilisés pour les Jeux le 2 août 2024 - Andre PAIN / POOL / AFP
La proposition de destituer Emmanuel Macron faite par la France Insoumise ne convainc pas le Nouveau Front populaire. Les Insoumis l'ont formulé dans une tribune publiée dimanche dans la Tribune Dimanche et signée par Jean-Luc Mélenchon, fondateur de LFI, Manuel Bompard, coordinateur du mouvement et Mathilde Panot, cheffe des députés LFI.
Une manière de faire pression sur le président de la République avant la réunion avec les chefs de partis et de groupes parlementaires à l'Élysée vendredi.
Cette pression sur Emmanuel Macron, LFI veut la maintenir avec l'aide de l'article 68 de la constitution. Sauf que la procédure de destitution du président a peu de chances d'aboutir d'autant que les partenaires de LFI ne la soutiennent pas comme le député socialiste Arthur Delaporte.
“Ce n’est pas la procédure adéquate. Le pouvoir, il est au Parlement et celui dont la responsabilité procède du Parlement, c’est le Premier ministre. Donc nous, si nous ne sommes pas satisfaits de la personnalité nommée à Matignon, nous envisagerons en effet, une motion de censure contre le Premier ministre”, indique-t-il.
"Semer le désordre"
De leur côté, les députés du camp présidentiel sont vent debout contre la proposition des Insoumis. À l'image d'Antoine Armand, député Ensemble pour la République.
“Cette nouvelle provocation, elle a pour but classique chez LFI de semer le désordre, faire du chantage au président de la République et puis continuer de faire du Parti socialiste et d’Europe-Ecologie-les-Verts, les sinistres complices d’un parti qui s’éloigne de plus en plus des pratiques républicaines”, pointe-t-il.
Une accusation balayée par la France Insoumise qui rappelle que des élus de droite comme Laurent Wauquiez, Édouard Philippe ou encore Eric Ciotti avait voulu utilisé la même procédure de destitution contre François Hollande en 2016.