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Le RN menace à son tour le gouvernement de censure: "Michel Barnier n'a fait aucun pas vers nous"

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Le Rassemblement national menace à son tour le gouvernement de Michel Barnier de censure. Marine Le Pen espère encore pouvoir revendiquer une victoire contre le Premier ministre, pour éviter une motion. Et dans les rangs de l'exécutif, la menace fait trembler.

La menace d'une motion de censure plane plus que jamais sur le gouvernement Barnier. Cette fois, c'est le RN qui agite le spectre d'une destitution. Marine Le Pen a estimé ce mercredi que le Premier ministre s’engageait sur la voie de la censure s’il n’écoutait pas les "lignes rouges" du Rassemblement national et "si le pouvoir d’achat des Français" était "amputé" par le budget. "Si le cap du gouvernement se poursuit, alors il prend le chemin de la censure", indiquait déjà lundi soir Jordan Bardella sur BFMTV.

Une menace qui est prise au sérieux et qui commence à inquiéter l'exécutif. "On se rapproche du mur, alors on klaxonne de plus en plus fort", prévient au micro de RMC un proche de Marine Le Pen. Le mur, c'est celui du budget. "Michel Barnier n'a fait aucun pas vers nous", déplore un député RN.

Marine Le Pen veut revendiquer une victoire contre Michel Barnier

Et le chantage est très clair. Marine Le Pen veut pouvoir revendiquer une victoire ferme contre Michel Barnier, au moins sur la hausse des taxes sur l'électricité, le malus des voitures ou le remboursement des médicaments. Dans ces conditions, le tête-à-tête Le Pen-Barnier prévu lundi à Matignon s'annonce déterminant.

"Le RN a systématiquement voté avec la majorité relative et a empêché le retour de certains impôts notamment sur la fortune", s'amuse ce jeudi sur RMC et BFMTV le premier secrétaire du PS Olivier Faure. Une motion de censure du parti d'extrême droite serait dans ces conditions "un vrai changement de cap du RN".

"Jusqu'ici, ils ont soutenu le gouvernement. Et maintenant que Marine Le Pen est éventuellement visée par une peine d'inéligibilité, on les voit se mettre sur le chemin de la censure", ajoute-t-il.

En tout cas, au gouvernement, tous les scénarios ont été étudiés: "On est tous sur un siège éjectable", reconnaît une ministre. En décembre, le gouvernement va devoir utiliser trois fois le 49.3, trois occasions pour les oppositions de balayer l'équipe de Michel Barnier.

En attendant, Michel Barnier doit affronter ce jeudi après-midi la colère des maires. Le Premier ministre doit s'exprimer devant eux, au troisième jour de leur congrès annuel.

G.D.