Le Sénat coupe les avantages des ex-Présidents et Premiers ministres: "Personne n'est aux restos du coeur"

Un vœu pieu de Michel Barnier adopté après son départ et qui pourrait lui coûter. Le Sénat a adopté mercredi un amendement au projet de loi de finances pour 2025, supprimant l'enveloppe pour les dépenses des anciens présidents de la République et anciens Premiers ministre qui coûte 2,8 millions d'euros aux finances publiques par an.
L'amendement doit encore faire l'objet d'une validation de l'Assemblée nationale mais il entend mettre un frein aux avantages des 16 anciens Premiers ministres dont les crédits ont augmenté de 11% entre 2022 et 2023 alors qu'on n'en comptait que 13 à l'époque. Si l'Assemblée nationale suit le Sénat, finis la voiture avec chauffeur et le secrétariat pour les ex-chefs du gouvernement alors que certains comme Edith Cresson ou Edouard Balladur en profitent depuis 30 ans.
Aucun ex-Premier ministre ni Président "aux Restos du cœur"
"Dans l’ensemble, ils ne sont pas des grands nécessiteux de la République, ils ont tous un certain nombre de retraites et ont tous des postes de consultant... J’ai vérifié, personne n’est aux Restos du cœur", a assuré la sénatrice centriste de l'Orne Nathalie Goulet à l'origine de l'amendement.
Les anciens présidents, qui ne sont que deux (Nicolas Sarkozy et François Hollande), ont des avantages plus conséquents avec un véhicule avec chauffeur, un cabinet de sept membres et deux agents de service. L'amendement prévoit de réduire ces effectifs à trois membres et un agent de service lorsque l'ancien chef de l'Etat a quitté l'Elysée depuis plus de 5 ans.
La sécurité pas un sujet?
"Il y a la question du cumul des retraites de tous ces personnages", note ce jeudi sur le plateau des Grandes Gueules l'enseignante Barbara Lefebvre. "François Hollande il a sa retraite de président, de député, d'autres des retraites de Premier ministre, là il y a des abus! Et même si ça ne fait que 2,8 millions, et bien pour les Français ça signifie quelque chose", poursuit-elle.
La prof d'histoire-géographie note que Dominique de Villepin, Premier ministre pendant 2 ans, est le deuxième qui coûte le plus cher au contribuable français "alors qu'il n'est pas dans le besoin et ne déclare même pas son chiffre d'affaires", peste Barbara Lefebvre sur RMC et RMC Story.
Quant aux arguments liés à la sécurité, Olivier Truchot estime que "c'est possible" de faire sans, expliquant avoir croisé l'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner aux affaires pendant la crise des "gilets jaunes", et qui n'a pas d'officier de sécurité: "Nous faire croire que Edith Cresson et Jean-Marc Ayrault ont besoin d'être encore protégés"... souffle-t-il.