Le Sénat dépense 34.000 euros pour son nouveau fauteuil, Gérard Larcher reconnaît "une erreur"

Gérard Larcher fait son mea culpa. Après les révélations du Canard Enchaîné évoquant l'achat par le Sénat d'un fauteuil pour la présidence du perchoir à 40.000 euros hors taxe, le président LR du Sénat a reconnu une "erreur" et annoncé l'ouverture d'une enquête.
Il a reconnu la commande de deux fauteuils et d'un prototype pour 34.000 euros, fauteuils destinés à son perchoir à la chambre haute du parlement.
"Au Sénat, nous avons du mobilier qui a une histoire et donc un coût. Cela dit, on aurait dû être plus exigeants. Je n'en ai pas été informé, on ne peut pas prôner la réduction des dépenses publiques et ne pas se l'appliquer à soi-même", a assuré Gérard Larcher dans une interview au Parisien, demandant "de l'administration du Sénat un changement de pratiques".
Le juste prix?
"C'est le prix", défend ce lundi sur le plateau des Grandes Gueules Emmanuel De Villiers, qui évoque son expérience dans une entreprise de menuiserie d'art, et assure connaître "ce métier et ce type de travaux": "On ne peut pas prendre de choses dépareillées pour le mobilier national. Il s'agissait sûrement de compléter un ensemble"
"Le prototype, c'est un énorme travail avec des calculs, des essais et des ratés. Ce sont peut être des sièges en bois doré et rien que les dorures, c'est 3.000 à 4.000 euros. Le prix est conforme, c'est pour aller dans un site prestigieux et on est obligé de faire les mêmes sièges dans un domaine historique", explique Emmanuel De Villiers.
"Il faut faire des économies mais il y a toujours une bonne raison de ne pas les faire"
"Je suis à deux doigts de la prise de la Bastille et de l'échafaud", déplore de son côté Joëlle Dago-Serry. "Gérard Larcher dit qu'il n'était pas au courant alors ce ne sont pas seulement les politiques qui sont déconnectés, c'est toute l'administration", tacle-t-elle sur RMC et RMC Story.
"J'étais salariée, au-delà d'une certaine somme, il y a le N+1, le N+2 qui doivent signer. Et là il y a quelqu'un qui commande un ensemble de fauteuils à 34.000 euros et personne n'est au courant", ajoute Joëlle Dago-Serry.
"C'est très problématique pour Gérard Larcher", estime de son côté Olivier Truchot qui y voit l'origine des problèmes économiques de la France. "C'est pour ça qu'on ne fait jamais d'économies en France. Il y a toujours un 'oui mais'. Il veut faire des économies mais il n'est pas capable de s'appliquer à lui-même et l'instance qu'il dirige ce principe.
"C'est une parabole de la France, il faut faire des économies mais il y a toujours une bonne raison de ne pas les faire", conclut-il.