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Le Sénat veut interdire aux mineurs transgenres d'entamer leur transition physique avant leurs 18 ans

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Le Sénat veut interdire le changement de sexe des mineurs. Certains adolescents transgenres entament leur transition physique avant leurs 18 ans, avec des traitements hormonaux ou des actes de chirurgie.

Un rapport sénatorial veut interdire le changement de sexe des mineurs. S'il est impossible aujourd'hui de changer de sexe à l'état-civil avant 18 ans, certains mineurs transgenres débutent leur transition physique avant leur majorité, avec des traitements hormonaux ou des actes de chirurgie.

Un groupe de travail, dirigé par Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice LR du Val-d'Oise, formule 15 propositions, dont l'une vise à rendre ces transformations physiques impossibles. Le groupe LR entend déposer une proposition de loi reprenant ces préconisations.

Aucune donnée officielle sur le nombre de demandes de transition de genre chez les mineurs n’existe, seulement le ressenti des professionnels.

“De très nombreux psychologues, psychanalystes, psychiatres, médecins ont vu une augmentation de la demande”, indique la psychanalyste Céline Masson. Elle alerte sur le risque de voir ces jeunes regretter leur transition.

“Nous souhaitons simplement que ces adolescents prennent le temps, par un travail sur eux-mêmes de psychothérapie, de soutiens divers, de médiation thérapeutique, avant d’être médicalisés”, assure-t-elle.

Un avis que partage donc la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio. "Depuis 10 ans on s'aperçoit qu'on donne des traitements qui ont des conséquences sur l’enfant, les adolescents qui parfois veulent revenir. Il faut donner du temps au temps. Ces traitements ne sont pas anodins", a-t-elle indiqué sur RMC ce mardi matin.

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Des recommandations de la HAS attendues

Dans la réalité, opérations chirurgicales, traitements hormonaux ou bloqueurs de puberté restent marginaux. Anaïs Perrin-Prévelle, qui copréside l'association “OUTrans", assure qu’il y a “un fantasme énorme sur la prise en charge des mineurs trans”.

Et selon elle, cet accompagnement médical aide plus qu'il ne nuit aux jeunes concernés.

"Le fait de ne pas accompagner les personnes trans et de leur dire 'non tu dois rester dans ton genre de naissance', c’est à ce moment-là qu’on augmente les risques importants de suicide, de scarification, et d’incidence sur la santé mentale des personnes”, juge-t-elle.

La Haute Autorité de Santé (HAS) doit publier dans le courant de l'année des recommandations sur le parcours de transition des personnes transgenres.

Caroline Philippe avec Guillaume Descours