Législatives 2024: le RN largement en tête avec 33% devant le Nouveau Front populaire et le camp présidentiel

Jordan Bardella et Marine le Pen, présidente du groupe parlementaire RN, réagissent sur scène lors d'une réunion de campagne en prévision des prochaines élections au Parlement européen, à Paris le 2 juin. 2024. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
D’après les premières tendances de l’estimation ELABE des élections législatives 2024 pour BFMTV/RMC/La Tribune Dimanche, le Rassemblement national est arrivé en tête du premier tour avec 33% des voix, devant le Nouveau Front populaire qui récolte 28,5%. Le camp présidentiel avec Ensemble (Renaissance, MoDem, Horizons, et DVC) obtient 22%. Les Républicains, eux, ont réussi à rassembler 10,5% des votes.
Toujours d’après la projection Elabe pour RMC, BFMTV et La Tribune Dimanche, la participation définitive est estimée à 67,5%. Elle serait donc inférieure à celles de 1997 (67,9%) et 1993 (68,9%).
En outre-mer, où l'on vote beaucoup moins qu'en métropole, les électeurs se sont davantage déplacés, et de premiers résultats ont été publiés. Les députés sortants du groupe centriste Liot ou investis par le Nouveau Front populaire (NFP) sont en tête en Guadeloupe et en Guyane. En Polynésie, le candidat autonomiste Moerani Frébault est élu dès le premier tour. Premier élu des 577 nouveaux députés, il sera aussi le premier Marquisien à siéger à l'Assemblée nationale.
En Martinique, le Rassemblement national (RN) a réussi à qualifier un de ses candidats pour le second second tour, une première dans ce département. Mais avec moins de 10%, il a très peu de chances d'être élu la semaine prochaine.
Un saut dans l'inconnu?
Si Jordan Bardella entrait à Matignon, ce serait la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale qu'un gouvernement issu de l'extrême droite dirigerait la France. Le président du RN a toutefois prévenu qu'il n'accepterait le poste de Premier ministre que si son parti détient la majorité absolue.
Dans le cas contraire, le risque d'une Assemblée bloquée, sans possibilité d'alliance entre des camps très polarisés, est réel, un scénario qui plongerait la France dans l'inconnu. Emmanuel Macron avait provoqué un séisme le 9 juin, en faisant le pari ultra risqué de la dissolution de l'Assemblée nationale, après la déroute de son camp aux européennes.
Malgré ses divergences en interne, la gauche était parvenue dans les jours suivants à ressusciter un accord de coalition. Mais les différends entre LFI et ses partenaires, notamment sur le leadership contesté de Jean-Luc Mélenchon, ont vite ressurgi et souvent parasité la campagne de ce NFP.
Pendant ce temps, rien n'a semblé freiner la dynamique du RN en campagne sur le pouvoir d'achat et contre l'immigration: ni le flou sur l'abrogation de la réforme des retraites d'Emmanuel Macron, ni les polémiques sur les binationaux, ou les propos sulfureux de certains candidats RN sur les réseaux sociaux.