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Législatives partielles: ces députés quittent l'Assemblée pour redevenir maires

Six législatives partielles se déroulent ce dimanche en raison de de maires fraîchement élus qui préfèrent quitter l'Assemblée nationale en raison du non-cumul des mandats.

Etonnant scrutin. Des élections se tiennent ce week-end à la suite du remaniement ministériel et des élections municipales. Le premier tour d'élections législatives partielles se tiendra dimanche dans six circonscriptions en France, avec deuxième tour dans une semaine.

Parmi ces sièges de députés à renouveler, un résulte de l'entrée au gouvernement de Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville. Les cinq autres législatives partielles sont déclenchées par des élus qui préfèrent leurs mandats de maire à celui de député. Avec la loi sur le non-cumul des mandats entrée en vigueur en 2017, pour la première fois, les maires élus ou réélus ont dû choisir entre leur mandat et leur siège de député.

"On est incapables de répondre à une question simple: à quoi servez-vous ?"

Entre sa commune de 12.000 habitants ou un siège au Palais Bourbon, Christophe Bouillon a choisi. Après 13 ans à l'Assemblée, le maire socialiste de Barentin, en Seine-Maritime, a rendu son tablier de député. Lassé du travail parlementaire.

"On sent que c'est un lieu de passage obligé pour l'exécutif. Mais ce n'est pas du tout un lieu où on fabrique la loi, où on peut peser sur les décisions nationales. Le désamour des Français vis-à-vis des députés, il vient du fait qu'à mon sens on est incapables de répondre à une question assez simple qui est : à quoi servez-vous ?
J'ai retrouvé le goût des autres et le sens de l'action publique. J'ai envie de redevenir un bâtisseur, c'est à dire quelqu'un qui peut réaliser ses projets."

C'est normalement son suppléant qui aurait dû prendre la relève à l'Assemblée. Mais Bastien Coriton, tout juste réélu à la tête de la commune de Rive-en-Seine, a lui aussi choisi ses mandats locaux. "C'est où je me sens le plus utile pour agir", confie-t-il.

"Il y a une reconnaissance sur le terrain qu'ils ne peuvent pas connaître à l'Assemblée nationale"

Le job de député ne fait rêver selon Denys Pouillard, directeur de l'Observatoire de la vie politique et parlementaires:

"Dans leurs mairies, ce sont eux les chefs. Il y a une reconnaissance sur le terrain qu'ils ne peuvent pas connaître à l'Assemblée nationale. Il va falloir refaire la jonction car elle a disparu, il y a eu une rupture entre le local et le national."

Resserrer les liens entre l'Etat et les territoires, c'était justement l'un des objectifs de Jean Castex à son arrivée à Matignon.

Pierrick Bonno (avec J.A.)